L'augmentation mondiale de l'obésité et du diabète a conduit à une épidémie de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), ou maladie du foie gras, qui touche 25 à 30 % de la population mondiale, et 20 % des Français. Parmi les personnes concernées par cette accumulation excessive de graisse dans le foie, entre 10 et 20 % développent une forme avancée de la maladie appelée stéatohépatite non alcoolique ou NASH, qui peut évoluer vers la cirrhose voire le cancer du foie, et qui augmente le risque cardiovasculaire.
La raison pour laquelle certains patients atteints de NAFLD restent relativement en bonne santé et d'autres évoluent vers une maladie potentiellement mortelle a longtemps été un mystère. Une nouvelle étude, publiée dans The Journal of Clinical Investigation, vient toutefois d’apporter quelques réponses, et pourrait bien ouvrir des perspectives thérapeutiques.
Une protéine qui protège contre le développement de la NASH
Les chercheurs du Biomedicine Discovery Institute de l'Université Monash, en Australie, ont mis en évidence le rôle clé d’une protéine appelée NADPH Oxidase 4, ou "NOX4", dans la maladie du foie gras. En menant des expériences sur des souris, ils ont observé que les niveaux de NOX4 changent en fonction de la progression de la maladie : ils augmentent aux premiers stades, quand la graisse commence à s’accumuler, pour protéger le foie, mais ils diminuent à mesure que la maladie s'aggrave.
Les scientifiques ont ensuite constaté que l’inhibition de la protéine NOX4 chez les souris obèses entraînait de sérieux dommages au foie et finissait par causer une stéatohépatite non alcoolique. A l’inverse, lorsqu’ils ont augmenté artificiellement les niveaux de NOX4 chez les souris, celles-ci se trouvaient protégées contre la NASH et les lésions hépatiques. Si les mécanismes qui régissent la transition vers la NASH sont "restés flous", cette découverte ouvre "une nouvelle voie thérapeutique pour une maladie dont la prévalence devrait augmenter de 63 % de 2015 à 2030", écrivent les chercheurs dans un communiqué.
Le sport et l’alimentation pour prévenir la maladie du foie gras
En attendant, il est possible de prévenir naturellement le risque de stéatose hépatique. "Des études antérieures ont montré que l'élévation des niveaux de NOX4 dans les muscles squelettiques ou dans le cœur associée à l’activité physique protège contre les dommages, favorise la fonction musculaire/cardiaque et prévient le déclin métabolique associé au vieillissement", selon les scientifiques.
De même, les composés qui renforcent l'activité de NOX4 peuvent être "très bénéfiques, car non seulement ils préviennent le développement de la NASH, mais ils améliorent aussi la fonction squelettique et cardiaque, ainsi que la santé métabolique". On peut notamment trouver de tels composés dans les légumes crucifères, comme le brocoli ou le chou-fleur.