Insomnies, réveils nocturnes, difficultés d’endormissement… Jusqu’à 50 % des femmes entre 40 et 50 ans ont des troubles du sommeil. Et cela n’est pas sans conséquence sur leur cœur, comme le confirme une étude menée par des chercheurs de l’université de Pittsburgh publiée dans la revue Circulation de l’American Heart Association. Les femmes qui dorment moins de cinq heures par nuit, voient leur risque cardiovasculaire exploser.
Maladies cardiovasculaires : le manque de sommeil impacte le cœur des femmes
Souhaitant comprendre comment les symptômes de l’insomnie et la durée du sommeil à la quarantaine étaient liés aux troubles cardiovasculaires, les scientifiques ont étudié les dossiers de 2.517 femmes âgées de 42 à 52 ans dont le sommeil a été évalué jusqu'à 16 fois sur 22 ans.
Lors de chacune des visites, les participantes ont signalé la fréquence des problèmes de sommeil au cours des deux semaines précédentes ainsi que les événements cardiovasculaires rencontrés (crises cardiaques, accidents vasculaires cérébraux, insuffisance cardiaque...). Pendant l’expérience, les volontaires ont également précisé par 4 fois leur durée de sommeil quotidienne typique au cours du mois précédent.
L’analyse montre que les symptômes d'insomnie fréquents – ressentis par près d'un quart des femmes étudiées au cours des deux décennies - étaient associés à une augmentation de 70 % du risque d'un événement de maladie cardiovasculaire. De plus, les participantes souffrant d’insomnie persistante (plus de trois fois par semaine) et dormant moins de cinq heures par nuit faisaient face à un danger plus important. Elles avaient un risque accru de 75 % de faire un AVC, un infarctus, une insuffisance cardiaque ou de développer une maladie coronarienne par rapport à celles faisaient des nuits de plus de six heures.
Ces associations ont été observées même après avoir pris en compte les facteurs démographiques et les facteurs de risque de pathologies cardiovasculaires.
Risque cardiovasculaire des femmes : il faut traiter l’insomnie
Face à ces données, l’équipe conclut que "les symptômes d’insomnie, lorsqu’ils persistent au-delà de la quarantaine ou surviennent lors d’un sommeil court, sont associés à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires chez les femmes".
Le Dr Rebecca Thurston de l'Université de Pittsburgh, auteure correspondante de l'étude ajoute dans un communiqué : "Ces résultats soulignent à la fois la prévalence d'un sommeil insuffisant à la quarantaine chez les femmes et l'impact de l'insomnie sur la santé cardiovasculaire des femmes au cours de la quarantaine." Pour elle, il est essentiel pour le cœur des patientes de traiter l’insomnie.