10 millions de Français ont le foie trop gras, d’après les dernières estimations, et 10 à 20 % d'entre eux développent une stéatohépatite non alcoolique (NASH), augmentant les risques de cirrhose et de cancer du foie. Ces dernières années, les chiffres ne cessent d’augmenter et ils devraient même doubler d'ici à 2030 ! En cause ? La malbouffe et la sédentarité. En effet, le foie est un organe dont l’une des fonctions est de stocker, sous forme de graisse, le surplus d’énergie apportée par l’alimentation. En conséquence, lorsque l’on consomme régulièrement plus de sucre et de gras que l’on en dépense, un déséquilibre se crée, conduisant le foie à accumuler trop de graisse.
Les offres de cures détox pour le foie sont très nombreuses, mais sont-elles vraiment efficaces pour protéger l'organe ? L’hépato-gastro-entérologue Dr Pauline Guillouche nous répond.
Détox du foie : “un business très efficace, mais pas pour le malade”
“Le problème de la détox, c'est de faire croire qu'il y a des solutions miraculeuses pour effacer les excès”, avance d’emblée la médecin. “C'est un business très efficace, mais pas pour le malade… Pire, la detox sous forme de gélules ou autres, peut même avoir des intéractions avec un traitement qu'on vous a prescrit !”
Les plantes comme le Chardon Marie, l'artichaut, ou encore le radis noir peuvent aider à stimuler la production de bile et donc à digérer, mais “n'ont pas ce rôle tant attendu de "nettoyage" du foie”.
“En cas de NASH, le plus important est de modifier son hygiène de vie en profondeur.”
Limiter la consommation de glucides pour un foie sain
Actuellement, il n’y a pas de médicaments pour traiter la NASH. Pour retrouver un foie en bonne santé, il faut d’un côté, retrouver une alimentation équilibrée, en réduisant sa consommation quotidienne de glucides, et d’un autre côté, augmenter son activité physique. La perte de poids associée à ces mesures permet généralement de ralentir, voire de stopper la maladie : dans 90 % des cas, perdre 10 % du poids du corps ferait disparaître la stéatohépatite.
“La prise en charge de la NASH doit également être pluridisciplinaire, c’est-à-dire qu’elle concerne votre médecin traitant qui reste au cœur de votre prise en charge, le gastro-entérologue, un endocrinologue en cas de diabète associé, et un cardiologue pour dépister des anomalies cardio-vasculaires”, souligne la spécialiste.