- Des chercheurs ont réussi à "faire pousser" une paire de testicules en laboratoire.
- Comme d'autres types d'organes cultivés en laboratoire, ces testicules artificiels ont été créés pour permettre aux chercheurs d'acquérir de nouvelles connaissances.
- "Si ces organoïdes sont capables d'imiter complètement la fonctionnalité des testicules adultes, nous nous attendons à ce qu'ils soient capables de produire des spermatozoïdes haploïdes in vitro", indiquent les auteurs de l'étude.
Pour la première fois, des chercheurs ont réussi à "faire pousser" une paire de testicules en laboratoire. Créés à partir de cellules testiculaires prélevées sur des bébés souris, les testicules artificielles ont rapidement développé des structures ressemblant à celles observées dans la nature et pourraient même être capables de produire à terme des spermatozoïdes.
Pourquoi "faire pousser" des testicules en laboratoire ?
Comme d'autres types d'organes cultivés en laboratoire - généralement appelés "organoïdes" -, les testicules artificiels ont été créés pour permettre aux chercheurs d'acquérir de nouvelles connaissances sur le développement de ces organes et les maladies qui y sont associées. Jusqu'à présent, les scientifiques ne disposaient d'aucune base in vitro pour modéliser le testicule.
"Les testicules artificiels sont un modèle prometteur pour la recherche fondamentale sur le développement et la fonction des testicules, qui peut se traduire par des applications thérapeutiques pour les troubles du développement sexuel et l'infertilité", explique le Dr Nitzan Gonen, auteur de l'étude, dans un communiqué de presse.
Afin de créer les testicules de laboratoire, son équipe a placé des cellules testiculaires de souris dans un milieu de culture spécialement formulé à cet effet. En l'espace de deux jours, les organes miniatures ont développé des structures et des schémas d'organisation cellulaire reflétant ceux observés dans les vrais testicules.
Les scientifiques ont maintenu en vie les testicules artificielles pendant neuf semaines, au cours desquelles les organoïdes ont bien grandi avant de se désintégrer une fois que leurs besoins en sang sont devenus trop importants.
Testicules en laboratoire : vers une production de spermatozoïdes ?
Les auteurs de l'étude ont accordé une attention particulière au développement des cellules de Sertoli, qui jouent un rôle crucial dans la production de spermatozoïdes. Ils ont ainsi constaté que la maturation de ces cellules au cours de la période de neuf semaines ressemblait étroitement à celle observée chez les souris vivantes aux stades correspondants.
"Dans cette étude, nous avons développé des organoïdes testiculaires à partir de souris, mais il est très possible que des paramètres similaires puissent être appliqués pour générer des organoïdes testiculaires à partir de garçons pré-pubères", écrivent les chercheurs.
"Si ces organoïdes sont capables d'imiter complètement la fonctionnalité des testicules adultes, nous nous attendons à ce qu'ils soient capables de produire des spermatozoïdes haploïdes in vitro", indiquent les auteurs de l'étude. "Cette capacité pourrait être révolutionnaire et permettre aux patients infertiles d'obtenir des spermatozoïdes haploïdes", concluent-ils.