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E551

Cet additif alimentaire favoriserait la maladie cœliaque

Par Mathilde Debry

L’additif alimentaire E551 serait à l'origine du développement de la maladie cœliaque.

Liubomyr Vorona / istock.
Le E551, plus communément connu sous le nom de dioxyde de silice, empêche la formation de grumeaux pour préserver le goût, la texture et la stabilité des aliments.
La maladie cœliaque est une pathologie auto-immune liée à l’ingestion de gluten chez des personnes présentant une susceptibilité génétique.
La maladie cœliaque serait en partie provoquée par l’additif alimentaire E551, selon une nouvelle recherche de l’Inrae.

La maladie cœliaque serait en partie provoquée par l’additif alimentaire E551, selon une nouvelle recherche de l’Inrae dont les résultats viennent de paraître dans la revue Environmental Health Perspectives.

"Ces travaux pionniers, menés par des chercheurs de l'INRAE en collaboration avec l'université McMaster au Canada, constituent une première étape dans l’étude du potentiel toxique de cet additif alimentaire nanométrique présent dans de multiples produits de consommation", peut-on lire dans un communiqué de presse.

Maladie cœliaque : à quoi sert l'additif E551 ?

Le E551, plus communément connu sous le nom de dioxyde de silice, empêche la formation de grumeaux pour préserver le goût, la texture et la stabilité des aliments. Il est aujourd’hui ajouté sous forme de poudre dans plus de 2.600 produits alimentaires tels que les soupes, les épices, les préparations infantiles à base de céréales, les cafés solubles, les produits chocolatés ou encore les pâtes alimentaires lyophilisées.

La maladie cœliaque est une pathologie auto-immune liée à l’ingestion de gluten (protéine présente dans de nombreuses céréales comme le blé, le seigle et l'orge) chez des personnes présentant une susceptibilité génétique. Elle se caractérise par une inflammation de l’intestin, des douleurs abdominales, des diarrhées, un amaigrissement et de potentielles carences chez les patients. "La fréquence de cette maladie continue d’augmenter dans le monde sans que l’on en comprenne complètement les mécanismes responsables", précise l’Inrae.

Ici, ses chercheurs ont montré chez la souris qu’une exposition quotidienne au E551 pendant 3 mois réduit la mise en place de la tolérance aux protéines alimentaires et favorise l’induction d’une inflammation intestinale. "L’exposition à cet additif réduit le nombre de cellules immunitaires intestinales produisant des molécules anti-inflammatoires nécessaires au maintien de la tolérance aux aliments", expliquent les scientifiques.  

Maladie cœliaque : l'additif E551 aggrave les signes inflammatoires

En utilisant un modèle de souris génétiquement proche des malades cœliaques, les chercheurs ont également montré qu’un traitement quotidien au E551 aggrave les signes inflammatoires caractéristiques de la maladie cœliaque.

"Cette étude appuie l’hypothèse que l'exposition chronique au E551 alimentaire pourrait agir comme un composant favorisant le développement d’une intolérance au gluten cœliaque dépendante chez les personnes génétiquement sensibles", estiment les auteurs de l’étude.

"Ces travaux sont les premiers à identifier un potentiel de danger toxique lié à cet additif, jusqu’alors réputé sécuritaire en alimentation", concluent-ils.

Afin de garantir que ce potentiel de danger puisse in fine être pris en compte dans l’évaluation du risque de consommation du E551 pour l’humain, les chercheurs ont utilisé des protocoles d’exposition prenant en compte les attentes des agences de sécurité sanitaire des aliments européennes et d’Amérique du Nord (European Food Safety Authority, Santé Canada).