L'état de conscience désigne la perception qu'a une personne d'elle-même et de son environnement. Ce dernier est altéré en cas d’un traumatisme, de prise de médicaments ou de drogues. Cependant, la musique électrique peut également modifier l’état de conscience. C’est ce qu’ont récemment révélé des chercheurs de l’université de Barcelone (Espagne) dans une étude publiée sur le site BioRxiv.
20 adultes ont écouté six extraits de musique électronique à des tempos différents
Dans le cadre de ces recherches, l’équipe s’est intéressée aux effets de la musique électronique sur l’état de conscience, car cette dernière apporte des sensations intenses et provoque même parfois un état de transe chez les auditeurs. "Nous partons du constat que l'entraînement aux stimuli auditifs atteint son maximum pour des taux de stimulation d'environ 2 Hz par rapport à d'autres", ont indiqué les auteurs.
Pour les besoins des travaux, les scientifiques ont recruté 20 personnes. Les participants ont dû écouter six extraits de musique électronique d'une minute à différents tempos (1,65 Hz, 2,25 Hz et 2,85 Hz). Pour chaque extrait, ils ont effectué des tâches cognitives et ont rapporté leur ressenti à l'aide de questionnaires. L'activité cérébrale a été enregistrée grâce à une électroencéphalographie pour mesurer le degré de synchronisation entre l'activité neuronale et la musique.
Cerveau : le rythme des morceaux s’est synchronisé avec l’activité neuronale
Les résultats ont montré que la musique ayant le tempo le plus lent (1,65 Hz) a entraîné des effets plus prononcés sur l’activité neuronale. En outre, les chercheurs ont constaté que la synchronisation de l’activité cérébrale des volontaires et du rythme de la musique modifiait leur temps de réaction durant les tâches cognitives. En ce qui concerne l’impact sur la concentration, aucun changement n’a été signalé.
L’équipe espère que ces données pourront être utilisées pour améliorer les interventions thérapeutiques pour les troubles de la conscience, comme le coma ou l’état végétatif. "Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer comment les caractéristiques individuelles, les traits de personnalité, les capacités cognitives et les expériences passées, modulent ce lien", peut-on lire dans les conclusions de l’étude.