La pomme de terre (Solanum tuberosum) est la troisième culture vivrière la plus importante au monde. Leurs tubercules doivent être conservés à des températures froides afin de minimiser la germination, selon une équipe internationale de scientifiques. Cependant, les températures froides induisent fortement l'expression du gène de l'invertase vacuolaire de la pomme de terre (VInv) et provoquent une accumulation de sucre. Ce processus, appelé "édulcoration induite par le froid", constitue un problème post-récolte majeur pour l'industrie de la pomme de terre.
Gène VInv : "Nous avons découvert l'élément régulateur qui l'active sous des températures froides"
Dans une nouvelle étude, les chercheurs américains, chinois et israéliens ont voulu savoir comment obtenir des pommes de terre qui ne soient pas affectées par l’édulcoration induite par le froid dès le départ. Ils ont utilisé une combinaison d'analyse de l'expression génétique, d'identification et de cartographie des protéines.
"Nous avons identifié le gène spécifique responsable de ce processus et, plus important encore, nous avons découvert l'élément régulateur qui l'active sous des températures froides. En identifiant la façon dont ce gène s'active et se désactive, nous ouvrons la possibilité de développer des pommes de terre naturellement résistantes à l’édulcoration induite par le froid et qui ne produiront donc pas de substances nocives", a déclaré Jiming Jiang, co-auteur des travaux publiés dans la revue The Plant Cell.
Créer des pommes de terre plus saines par l'édition de gènes
Lors des prochaines étapes de leurs recherches, les auteurs utiliseront ses résultats pour créer des pommes de terre plus saines et savoureuses par l'édition de gènes (un ensemble de techniques de manipulation du génome visant à la modification du matériel et donc de l'information génétique) ou d'autres techniques de sélection dans les serres. "Cette découverte représente une avancée significative dans notre compréhension du développement de la pomme de terre et de ses implications pour la qualité des aliments et la santé", a conclu le chercheur.