Contrairement à ce que l'on pensait jusqu’à présent, une nouvelle étude indique que les personnes souffrant d'insomnie ne sont pas plus susceptibles de souffrir de bruxisme que celles qui n'ont pas de troubles du sommeil, et ce quel que soit leur niveau de stress.
Pour mener leur enquête, les auteurs de la recherche récemment publiée dans le Journal of Sleep Research ont recruté 86 personnes, dont 44 souffraient d'insomnie et 42 n'avaient pas de problèmes de sommeil. Toutes étaient âgées en moyenne de 47 ans pour les femmes et de 51 ans pour les hommes.
En utilisant la polysomnographie pendant deux nuits, les chercheurs ont méticuleusement enregistré "l'architecture" du sommeil de chaque participant et les mouvements des muscles de leur mâchoire. Cette approche leur a permis de mesurer et de comparer objectivement la présence et la gravité du bruxisme dans les différents groupes d’étude.
L'insomnie et le stress n'ont pas d'impact sur la prévalence du bruxisme
Résultats : il n'y a pas eu de différence significative dans l'occurrence du bruxisme entre les personnes souffrant d'insomnie et celles qui n'en souffrent pas, pas plus qu'il n'y a eu de différence notable entre les personnes souffrant d'insomnie et les différents niveaux de stress. Cela démontre que l'insomnie et le stress n'ont pas d'impact direct sur la prévalence du bruxisme.
Les auteurs de l'étude reconnaissent toutefois que leurs travaux ont certaines limites. Par exemple, le rapport inégal entre les participants féminins et masculins limite la généralisation des résultats à l'ensemble de notre population.
Bruxisme : symptômes, causes et traitements
Touchant environ 70 % de la population et principalement des femmes, le bruxisme est une anomalie du fonctionnement masticatoire. "Ce trouble est caractérisé par des mouvements inconscients de la mandibule, l’os qui forme la mâchoire inférieure. Cela peut être des grincements ou le serrement des dents. Ils surviennent le plus souvent la nuit mais parfois aussi durant la journée, ou les deux", explique le Pr Paolo Scolozzi, chirurgien au sein des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).
Non traité, le bruxisme entraîne une usure importante des dents avec des douleurs au niveau des articulations temporo-maxillaires. En raison de son origine psychosomatique, il est pertinent d’avoir recours à une prise en charge psychologique. Les techniques de relaxation, l’hypnose et la sophrologie doivent aussi être envisagées. "L’utilisation de gouttières sur-mesure réalisées par le dentiste permet également de limiter les atteintes dentaires", complète l'hôpital Fondation Adolphe de Rothschild.
"Dans certains cas prononcés de bruxisme, la force des muscles masticateurs peut être diminuée par l’injection de toxine botulique", peut-on pour finir lire sur le site de l’établissement de santé.