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Santé cardiaque

Coeur : manger trop de protéines augmente le risque d’athérosclérose

Par Diane Cacciarella

Dans son alimentation, il faut des protéines chaque jour, mais pas trop selon une nouvelle étude qui indique qu’une quantité supérieure à 22 % des besoins pourrait entraîner de l’athérosclérose.

Rimma_Bondarenko/iStock
Consommer une quantité de protéines supérieure à 22 % des besoins énergétiques alimentaires pourrait favoriser le développement d’athérosclérose.
L’athérosclérose se caractérise par le dépôt d’une plaque d’athérome sur la paroi des artères.
Une rupture de plaque d'athérome est à l’origine de 80 % des morts subites.

Il faut entre 0,83 et 2,2 g/kg/j de protéines par jour pour une personne de moins de 60 ans. Cela représente entre 10 à 27 % de l’apport énergétique, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Pourtant, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Metabolism, une quantité supérieure à 22 % des besoins énergétiques alimentaires pourrait favoriser le développement d’athérosclérose.

Maladie cardiaque : une alimentation équilibrée plutôt que riche en protéines

L’athérosclérose se caractérise, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), par le dépôt d’une plaque d’athérome sur la paroi des artères. Avec le temps, celles-ci peuvent endommager la paroi des artères, boucher les vaisseaux sanguins ou se rompre. Une rupture de plaque d'athérome est à l’origine de 80 % des morts subites.

"Peut-être qu'augmenter aveuglément la charge en protéines est une erreur, indique le Dr Babak Razani, cardiologue et auteur de l’étude, dans un communiqué. Il vaut mieux examiner le régime alimentaire dans son ensemble et encourager une alimentation équilibrée qui n'aggravera pas, par inadvertance, les problèmes cardiovasculaires, notamment chez les personnes à risque de maladies cardiaques et de troubles vasculaires.” 

Avec son équipe de l’Université de Pittsburgh, le Dr Razani a voulu examiner l’impact des protéines sur la santé cardiaque. Pour cela, ils ont travaillé par étape. La première consistait à faire manger des plats riches en protéines à 23 personnes alors qu’ils avaient jeuné pendant douze heures. Avant et trois heures après les repas, des analyses de sang étaient réalisées. 

Ainsi, les chercheurs ont observé que les protéines étaient responsables de deux augmentations : 

Lors de la seconde étape de l’étude, les scientifiques ont nourri des souris avec un régime hyperprotéiné, allant jusqu’à 45 % de leurs besoins énergétiques alimentaires. Ils ont à nouveau constaté la double augmentation des niveaux de leucine et de macrophages. 

Athérosclérose : davantage de risque avec des apports en protéines importants

Les chercheurs ont fait une autre découverte : la consommation quotidienne d'une quantité de protéines supérieure à 22 % des besoins énergétiques alimentaires favorisait le développement d’athérosclérose chez les souris mâles. Dans le détail, les scientifiques notent que la hausse de la leucine entraîne celle des macrophages, qui eux-mêmes facilitent le développement de l’athérosclérose.

Cette recherche apporte la preuve qu’un régime riche en protéines pourrait déclencher des réponses dans l’organisme qui contribuent au risque de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral en raison d’un composant particulier de protéine présent en quantités plus élevées dans les protéines animales que dans les protéines végétales”, explique le Dr Robert Storey, cardiologue à l’université de Sheffield, au Royaume-Uni, qui n’a pas participé à l’étude, au Daily Mail.

En France, selon l’Inserm, il y a chaque année plus de 140.000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux, soit un toutes les quatre minutes.