- Selon la nutritionniste, Elsa Orivel, le petit-déjeuner est un repas essentiel chez les enfants et les adolescents, car "ils peuvent plus facilement être en hypoglycémie lorsqu’ils se réveillent le matin".
- À cause de l’omission ou des prises irrégulières de ce repas, ces derniers risquent d’avoir des problèmes de concentration, de se sentir faible et de se blesser en cas de cours de sport matinaux.
- Pour que le petit-déjeuner soit associé à un plaisir, la spécialiste conseille aux parents d’en faire un repas familial, en s’asseyant et en mangeant avec son enfant pendant 15 minutes.
Beaucoup d’élèves partent encore à l’école le ventre vide. Et pour cause, selon une étude réalisée par Ipsos pour la Fondation Lactel, 24 % des enfants ne mangent pas tous les matins. Du côté des adolescents, 22 % des collégiennes de la 5ème à la 3ème ne prennent pas systématiquement un petit-déjeuner en semaine. Si certains font l’impasse sur ce repas, car ils n’ont pas d’appétit ou sont fatigués. D’autres le sautent, car ils préfèrent dormir plus longtemps, prendre plus de temps pour se préparer (s’habiller, se coiffer) ou encore se privent des aliments qu’ils associent à leur prise de poids à cause des attentes ou des préoccupations concernant leur alimentation et leur corps ou les commentaires des parents.
"Après une nuit à jeun, les enfants peuvent plus facilement être en hypoglycémie"
"Le petit-déjeuner est un repas qu’il ne faut pas négliger chez les enfants. Ce dernier n’est pas le plus important pour les adultes, dont les mécanismes fonctionnent différemment. En effet, les adultes peuvent jeûner pendant 16 heures, car ils ont plus de réserves pour tenir. En revanche, cela n’est pas le cas chez les enfants. Après une nuit à jeun, ils peuvent plus facilement être en hypoglycémie lorsqu’ils se réveillent le matin", explique la nutritionniste, Elsa Orivel. En outre, l’adolescence est le moment de la vie où les besoins de calories sont très élevés, surtout chez les garçons. "Ils ne peuvent pas ingérer le bon nombre de calories avec le déjeuner et le dîner. Si c’est le cas, cela signifie que ces deux repas sont trop lourds !"
Ainsi, la spécialiste indique qu’il est essentiel de "resucrer" après le réveil. "Le taux de sucre dans le sang est le plus bas le matin. Il faut donc manger pour apporter de l’énergie à son corps, sans pour autant créer un pic d’insuline, qui va provoquer une fringale à 10 heures." En cas d’omission ou de prises irrégulières de petit-déjeuner, l’enfant n’a pas beaucoup de réserves de glucose sous forme de gras. "À l’école, il risque d’avoir des problèmes de concentration et de ne pas participer de façon optimale. S’il a un cours de sport le matin, il est susceptible de se sentir faible et de se blesser."
Petit-déjeuner : "On prend le temps de s’asseoir pendant 15 minutes avec lui pour lui donner l’exemple"
Si son enfant refuse de manger le matin car il n’a pas faim, "il ne faut pas le forcer", d’après Elsa Orivel. Cependant, si ce dernier "ne prend pas de petit-déjeuner pour prendre plus de temps pour se préparer ou à cause d’un régime, il y a un problème de mode de vie et d’éducation, qui conduit à une mauvaise manière de s’alimenter !" Ainsi, afin que ce repas soit remis au cœur de la routine des enfants et des adolescents, il convient de l’associer à un plaisir. Pour cela, "il faut en refaire un repas familial pour donner envie à son enfant de manger. On sort les assiettes, on dispose les aliments sur la table, on coupe les fruits et surtout, on prend le temps de s’asseoir pendant 15 minutes avec lui, même si on ne mange pas grand-chose, pour lui donner l’exemple. Si jamais, c’est la course, il vaut mieux qu’il avale quelque chose sur le trajet de l’école que rien du tout."
Sérotonine, dopamine : "Les protéines sont essentielles pour le reste de la journée"
Au menu, la nutritionniste conseille de miser sur un petit-déjeuner salé. "Il ne faut pas hésiter à leur proposer une omelette, des œufs brouillés, du fromage, des tranches de dinde, du jambon, de l’avocat, du pain avec du beurre cru ou encore des fruits secs et des oléagineux, comme des noix. Si l’on ne leur demande pas, ils ne vont pas forcément penser à manger ces aliments. Pourtant, les protéines sont essentielles pour le reste de la journée. Ils accroissent la production de sérotonine, d’un acide aminé dans la dopamine et stimulent la thyroïde, qui fonctionne comme une centrale énergétique à l'intérieur du corps."
Côté sucré, il est possible de se tourner vers des fruits frais, tels que la banane, ou un yaourt. "On mange des viennoiseries occasionnellement, par exemple une fois par mois, car ils sont riches en acides gras saturés (huile de palme, beurre cuit), qui augmentent les taux de cholestérol et de triglycérides. Si les enfants consomment des céréales, il convient d’opter pour du muesli ou du granola, soit un mélange de céréales, de graines, d’oléagineux et de fruits secs, pour limiter l’index glycémique des céréales", détaille la spécialiste, qui spécifie que l’idée est de réduire la consommation de "produits trop industriels".
Pour cela, elle recommande, par exemple, de préparer le week-end des crêpes, un gâteau au yaourt ou du pain perdu que les enfants et les adolescents peuvent manger durant la semaine au petit-déjeuner. "En cas de rush, on peut donner une compote sans sucres, un pain ou lait ou encore de la brioche à ses enfants !" Pour pouvoir ingérer une certaine quantité d’eau dès le réveil, Elsa Orivel préconise de miser sur des boissons chaudes (lait, thé, chocolat chaud).