Doit-on redouter les prochains Jeux olympiques et paralympiques sur le plan sanitaire ? Alors que jusqu’à 15 millions de visiteurs sont attendus à Paris pour la compétition qui s’ouvrira dans cinq mois jour pour jour, le 26 juillet, le risque d’une vague d’infections sexuellement transmissibles semble planer sur l’événement, d’après BFM TV.
La hausse des infections sexuellement transmissibles lors des grands rassemblements
Chlamydia, syphilis, gonorrhée ou encore VIH : ces infections sexuellement transmissibles (IST), qui se propagent à l’occasion de rapports sexuels non protégés, ont statistiquement plus de chances de se diffuser lors des grands rassemblements festifs comme les concerts, les festivals... ou les compétitions sportives. Qui dit plus de contacts, dit en effet plus de relations sexuelles. Les autorités japonaises s’en étaient notamment inquiétées avant les JO de Tokyo de 2021, tout comme les services australiens avant ceux de Sydney en 2000.
En janvier, l’épidémiologiste Dominique Costagliola a tiré la sonnette d’alarme dans un article paru dans une revue de l’Inserm. "Sur le terrain, il faudra se préparer à l’éventualité d’une augmentation des situations d’urgence pour des prescriptions de traitement post-exposition contre le VIH ou de dépistages d’IST", écrit-elle, estimant que "cela impactera les services d’urgence". A ce titre, la scientifique appelle les centres de santé sexuelle à communiquer davantage sur les risques et à "faciliter l’accès gratuit aux préservatifs".
IST : 200.000 préservatifs distribués aux athlètes
L’estimation du danger reste toutefois difficile car, d’une part, la plupart des personnes infectées n’ont pas de symptômes visibles, et d’autre part ces symptômes peuvent ne se manifester qu’après le retour des visiteurs dans leur pays d’origine. La hausse des cas d’IST pourrait donc être effective, mais demeurer invisible le temps des Jeux. Ainsi, Santé Publique France se cantonne à dire qu’elle n’attend pas d'"augmentation du nombre de diagnostics d'IST durant la période" : même non diagnostiquées en tant que telles, les infections pourraient bien quand même avoir lieu. L’agence prévoit donc une campagne de sensibilisation en amont de la compétition, du 3 au 9 juin, durant la semaine de la santé sexuelle.
Pour limiter les risques d’IST, les organisateurs de Paris 2024 misent également sur des campagnes de prévention à destination des athlètes. "Nous allons mettre à disposition des dispositifs de protection de plusieurs types : préservatifs masculins et féminins, avec ou sans latex ainsi que des digues buccales", expliquent à BFM Laurent Dalard, le directeur de la prévention et Philippe Le Van, le "Chief medical Officer" de Paris 2024. Au total, ce sont plus de 200.000 préservatifs qui seront distribués.