- L'andropause apparaît généralement vers 50 ans chez l'homme.
- Liée à la baisse de production de testostérone, elle engendre une diversité de symptômes.
- Ils peuvent être atténués grâce à un traitement hormonal de substitution.
Les années passent et le corps évolue à l’extérieur comme à l’intérieur. Chez la femme, la production des hormones sexuelles cesse et la fertilité disparaît. Chez l’homme, un phénomène comparable peut se produire : l’andropause. Il est toutefois différent de la ménopause sur de nombreux aspects.
Qu’est-ce que l’andropause ?
L’andropause correspond à la baisse de la production de testostérone chez l’homme, l’hormone fabriquée par les organes sexuels. "Chez l’homme, la chute de la testostérone est progressive et variable d’un individu à l’autre, prévient l’association française d’urologie. À partir de l’âge de 30 ans, les hommes perdent chaque année 1 % de leur testostérone. Ce pourcentage croit avec l’âge notamment après 60 ans." En revanche, la production de testostérone ne s’arrête jamais. Dans une interview à la Revue Médicale Suisse, Alain Biron, urologue, estime ainsi que le terme d’andropause n’est pas adapté, car il n’y a pas de "pause". "L’expression utilisée de nos jours serait plutôt ‘déficit androgénique lié à l’âge’, ou DALA, considère-t-il. Il s’agit de la diminution de la testostérone biodisponible, celle qui construit les caractères de l’homme."
Comment repérer les symptômes de l’andropause ?
Chez certains hommes, cette baisse sera lente et progressive, ce qui la rend imperceptible. Pour d’autres, elle entraîne de la fatigue, des troubles du sommeil, des troubles érectiles ou de la sexualité, une diminution de la libido, un déclin des capacités intellectuelles. Certains hommes peuvent souffrir d’ostéoporose, d’une diminution de la force et de la masse musculaire, d’une prise de poids sans changement du régime alimentaire ou encore d’anxiété ou d’irritabilité.
"L’andropause est quelquefois difficile à détecter car ses symptômes sont similaires à ceux d’une dépression", prévient l’urologue. Il recommande de réaliser une prise de sang en cas de troubles érectiles vers 50 ans pour évaluer le taux de testostérone sanguin. S’il est bas et accompagné de symptômes liés à la vie sexuelle, de fatigue ou de tout autre réduction de la qualité de vie, cela peut être une andropause. "Dans ce cas, on pousse les explorations afin de rechercher d’éventuelles pathologies associées, complète le Dr Antoine Faix, chirurgien urologue, sur le site de l’association française d’urologie. Par exemple, le fait d’être diabétique, de souffrir d’une pathologie chronique ou cardiovasculaire, d’un cancer, d’être porteur du virus HIV peut entrainer une diminution de la testostéronémie. D’autres facteurs comme la prise de corticoïdes, d’antipsychotiques, d’opioïdes, d’antirétroviraux, d’anticonvulsivants, de traitements anticancer peuvent également être impliqués dans le déficit androgénique".
Andropause : existe-t-il des traitements ?
Si toutes les autres causes sont écartées, alors les professionnels de santé peuvent proposer un traitement hormonal de substitution. "Le déficit androgénique est facilement traité, estime le spécialiste. Le but étant d’équilibrer le dosage hormonal en ‘se remettant dans les clous’. Il n’est pas question devenir un surhomme, mais juste de mieux vieillir en restaurant un taux de testostérone suffisant pour que le patient se sente mieux sur le plan physique, sur le plan psychique et sur le plan sexuel." Généralement, le traitement permet une amélioration progressive des symptômes.