De plus en plus de substances chimiques per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les fruits et légumes en Europe : d’après un rapport publié le 27 février par plusieurs associations, dont Générations futures et Pesticide Action Network (PAN) Europe, la présence de pesticides contenant ces "polluants éternels" a explosé entre 2011 et 2021 dans les végétaux consommés dans l’Union européenne. C’est le résultat préoccupant de diverses analyses menées par les Etats membres sur près de 280.000 échantillons de fruits et légumes.
Toujours plus de fruits et légumes contaminés aux PFAS en Europe
Le volume de fruits contaminés par des résidus PFAS a ainsi augmenté de 220 % au cours de la décennie, les plus touchés étant les fruits d’été, comme les fraises (37 % contaminées en 2021), les pêches (35 %) ou les abricots (31 %). Pour les légumes, proportionnellement moins touchés par cette contamination, la hausse est de 247 % sur dix ans, les plus à risque étant les endives (42 %) et les concombres (30 %). Parmi les 20 pays de l’UE passés au crible, les fruits et légumes contenant le plus de résidus de "polluants éternels" sont ceux cultivés aux Pays-Bas (27 %), en Belgique (27 %), en Autriche (25 %) ou encore en Espagne (22 %).
Les PFAS sont des polluants très peu dégradables que l'on trouve habituellement dans de nombreux produits de la vie quotidienne, comme les emballages alimentaires, les revêtements antiadhésifs ou encore les cosmétiques. Mais d’après le rapport, ces substances sont également à usage agricole, en particulier le fongicide fluopyrame, l'insecticide flonicamide et le fongicide trifloxystrobine, les plus utilisées depuis 2011.
Les "polluants éternels" entraînent des risques chroniques pour la santé
Selon un communiqué de Générations futures et de PAN Europe, "l'utilisation des PFAS dans les pesticides entraîne une ingestion de plus en courante" des résidus de ces substances "chez les consommateurs européens". Or, "l'accumulation continue de PFAS dans les sols, les eaux, la chaîne alimentaire et les cocktails qui en résultent présentent des risques chroniques pour la santé humaine".
Ces produits chimiques, "extrêmement persistants" dans l’environnement, peuvent en effet "contaminer les populations à travers l'alimentation, l'eau ou l'air [...] "entraîner des cancers, avoir des effets sur la fertilité et le développement du fœtus", rappelle l’Anses. Ils sont également "suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire", ce qui constitue "l’effet le plus critique pour la santé humaine".
A ce titre, il apparaît donc "urgent de [les] interdire [...] dans tous les produits alimentaires et aliments pour animaux afin [...] de protéger la santé des citoyens" européens, alertent les deux associations.