Selon les estimations de l'Académie nationale de médecine, environ 750.000 patients sont atteints de fibrillation atriale en France. Cette pathologie caractérisée par une accélération du cœur et des battements irréguliers, est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent.
Des chercheurs de l'Université de Liverpool et du Collège national de médecine de l'Université nationale de Séoul ont uni leurs forces pour faire le point sur les facteurs de risque de cette maladie, aussi appelée fibrillation auriculaire. Leurs travaux ont été publiés dans le numéro de février 2024 de la revue The Lancet Regional Health Europe.
Fibrillation atriale : 9 facteurs de risque mis en lumière
Afin d’améliorer la compréhension de la fibrillation atriale (FA), l’équipe anglo-coréenne a réalisé une méta-analyse de données européennes et mondiales recueillies ces dernières années. Les chercheurs ont mis en lumière 9 facteurs de risques à prendre en compte et surveiller lors des consultations avec les patients :
- La sédentarité : un mode de vie sédentaire est un facteur de risque de développement de la FA. Les scientifiques précisent qu’un entraînement fractionné de haute intensité améliore la capacité fonctionnelle et la qualité de vie en cas de FA.
- Le poids : l'obésité augmente le risque de la pathologie. En revanche, la perte de poids réduit les risques de récidive ainsi que les symptômes.
- L’alcool : "il existe une relation dose-réponse linéaire entre la consommation d’alcool et le risque de FA", écrivent les auteurs.
- L’hypertension : ce trouble cardiaque est associé à un risque 1,7 à 2,5 fois plus important de FA. Si cette tension artérielle élevée est traitée avec des antihypertenseurs, le risque baisse à nouveau.
- Le diabète : cette maladie augmente de 1,28 fois le risque de FA.
- L'infarctus : des antécédents d'infarctus du myocarde accroissent le risque de fibrillation auriculaire de 60 à 77 %.
- La bronchopneumopathie chronique obstructive : avoir une BPCO double le risque de développer le trouble cardiaque.
- Le genre : les hommes ont une prévalence de FA 30 à 70 % plus importante que les femmes. Toutefois, le risque de FA à vie est similaire.
- L’origine : les Occidentaux développent plus souvent une FA que les personnes d’origine sud-asiatique et africaine.
Fibrillation auriculaire : il faut une prise en charge individualisée
Le Dr Eduard Shantsila de l'Université de Liverpool, auteur de l’étude, rappelle que la fibrillation atriale peut avoir plusieurs complications si elle n’est pas prise en charge. "Les traitements anticoagulants modernes ont considérablement réduit le risque d'accident vasculaire cérébral et de thromboembolie systémique chez les personnes atteintes de FA. Cependant, la fibrillation auriculaire altère toujours la qualité de vie, augmente le risque d’accident vasculaire cérébral et d’insuffisance cardiaque et est liée à des troubles cognitifs. Nous voulions contribuer à répondre au besoin d'une compréhension plus complète des facteurs de risque prédisposant au développement de cette arythmie, de ses complications et des interventions visant à atténuer ces risques", explique-t-il dans un communiqué.
Il espère que ses travaux, qui ont mis en avant les besoins des patients avec des comorbidités, vont permettre "un changement de pratique vers une approche plus individualisée prenant en compte un éventail de plus en plus large de facteurs de santé et personnels contribuant au fardeau de la fibrillation atriale".