- La consommation de cannabis (fumé, ingéré ou vapoté) augmente drastiquement le risque de maladies cardiovasculaires, d'autant plus si elle est quotidienne, d’après une vaste étude américaine menée auprès de 430.000 personnes.
- "Plus l’usage était fréquent, plus les chances d'effets indésirables étaient élevées", selon l'étude. Ainsi, le risque de crise cardiaque et d’AVC serait respectivement 25 % et 42 % plus élevé chez les consommateurs quotidiens de cannabis que les non-utilisateurs.
- "La fumée de cannabis n'est pas si différente de la fumée de tabac, à l'exception de l’effet psychoactif (du THC par rapport à la nicotine), rappellent les chercheurs. Notre étude montre que fumer du cannabis, tout comme fumer du tabac, présente des risques cardiovasculaires majeurs."
"Les gens ne considèrent pas tant la consommation de cannabis comme dangereuse pour leur santé. Pourtant, des travaux antérieurs ont montré qu’elle pourrait être associée à des maladies cardiovasculaires. Sans compter que fumer du cannabis – la méthode de consommation prédominante – fait courir des risques supplémentaires parce que les particules sont inhalées."
C’est pour évaluer plus précisément les "risques" de cette drogue douce que des chercheurs du Massachusetts General Hospital de Boston, aux Etats-Unis, ont mené une vaste enquête épidémiologique, publiée dans le Journal of the American Heart Association.
Quel lien entre consommation de cannabis et problèmes cardiovasculaires ?
Les scientifiques ont examiné les données recueillies auprès de 430.000 adultes de 18 à 74 ans entre 2016 et 2020, afin d’examiner le potentiel lien entre leur consommation de cannabis autodéclarée (nombre de jours par mois) et leurs problèmes de santé cardiovasculaire. Parmi les participants, 87 % n’en consommaient pas du tout, 9 % occasionnellement et 4 % quotidiennement. D’autres facteurs de risque étaient également pris en compte, tels que le tabagisme, le vapotage, la consommation d’alcool, l’indice de masse corporelle, le niveau d’activité physique ou encore le risque de maladie cardiaque préexistant.
Les résultats ont été sans appel : "Toute consommation de cannabis, qu’il soit fumé, vapoté ou ingéré, était associée à un plus grand nombre d’effets cardiovasculaires indésirables, comme une maladie coronarienne, un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Et ce, indépendamment des autres facteurs de risque", peut-on lire dans un communiqué.
Bien que les fumeurs occasionnels soient aussi concernés, "plus l’usage était fréquent, plus les chances d'effets indésirables étaient élevées". Ainsi, le risque de crise cardiaque et d’AVC était respectivement 25 % et 42 % plus élevé chez les consommateurs quotidiens de cannabis que les non-utilisateurs. Parmi les jeunes adultes déjà à risque de maladie cardiovasculaire, l’usage du cannabis était également associé à une augmentation de 36 % des chances de développer des troubles cardiaques.
Fumer du cannabis n’est pas moins dangereux que fumer du tabac
Au vu de leurs résultats, les chercheurs mettent en parallèle les dangers du cannabis et ceux du tabac – deux produits à inhaler qui sont d’ailleurs souvent mélangés en France. "La fumée de cannabis n'est pas si différente de la fumée de tabac, à l'exception de l’effet psychoactif (du THC par rapport à la nicotine), notent les chercheurs. Notre étude montre que fumer du cannabis, tout comme fumer du tabac, présente des risques cardiovasculaires majeurs. C'est particulièrement important parce que si la consommation de tabac diminue, celle du cannabis ne cesse d’augmenter." En France, pas moins de 46 % des adultes de 18 à 64 ans en ont déjà consommé au cours de leur vie, selon la dernière étude de Santé Publique France sur le sujet.