Des chercheurs danois auraient trouvé un moyen de lutter contre les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), ces substances chimiques spécifiques utilisées dans de nombreux produits de la vie courante qui polluent l’environnement et nos organismes. Un essai clinique montre qu’un médicament contre le cholestérol permet de réduire la quantité de « polluants éternels » dans le sang de 60 % en trois mois.
Les résultats sont parus dans le numéro de mars 2024 de la revue scientifique Environment International.
Polluants éternels : le traitement anticholestérol aide à les éliminer 20 fois plus vite
Pour cette étude, les chercheurs ont réuni 45 participants qui présentaient des taux élevés d'acide perfluorooctane sulfonique (PFOS ; substance faisant partie des PFAS) plus élevés que la normale (taux médian de 191 ng/mL contre 21 ng/mL). Certains devaient prendre un anti-cholestérol (cholestyramine 4 g trois fois par jour) pendant 12 semaines et les autres non.
Les analyses ont montré que la quantité de PFAS dans le sang des personnes ayant pris le médicament, a diminué. "L’effet du traitement se traduit par une baisse (du taux) dans le plasma de 63 %, ce qui correspond à environ une baisse de 3 % liée au temps qui passe et de 60 % grâce au traitement", a expliqué Morten Lindhardt, médecin à l’hôpital d’Holbaek et responsable de l’étude. Les chercheurs ont estimé que le médicament anti-cholestérol permettait d’éliminer les polluants du sang 20 fois plus vite.
PFAS : un médicament intéressant pour les femmes en âge de procréer
Si la cohorte est restreinte, les scientifiques assurent que les résultats restent significatifs et intéressants dans la lutte contre ces "polluants éternels". De plus, ils ajoutent que le traitement ne pourrait pas être pris par l’ensemble de la population. "Si vous continuez à être exposé, je ne pense pas qu'il faut suivre ce traitement en permanence à cause des effets secondaires" (éruption cutanée ou douleur abdominale, NDLR), a reconnu Morten Lindhardt auprès de l’AFP.
Pour lui, le médicament serait, en revanche, intéressant pour les femmes ayant des projets “bébé”. Cela permettrait de réduire le risque de transmettre un taux élevé de PFAS au futur enfant. "Ça pourrait rompre la chaîne de transmission à la génération future", conclut le médecin.