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Covid-19

Les bébés nés pendant les confinements ont un meilleur microbiome intestinal

Par Stanislas Deve

Les confinements ont eu un impact bénéfique sur les microbes intestinaux et les allergies des nouveau-nés pendant la pandémie de Covid-19.

Prostock-Studio / istock
Les confinements pendant la crise du Covid-19 ont eu un impact bénéfique sur le développement du microbiome intestinal des bébés nés au cours de cette période, selon une nouvelle étude.
Les "bébés pandémiques" présentaient davantage de bonnes bactéries acquises de leur mère, en raison de "l’environnement unique des confinements" avec, d’une part, "la baisse des taux d'infections et donc de l'utilisation d'antibiotiques", et d’autre part, "l'augmentation de la durée de l'allaitement".
"Les taux d'allergie plus faibles chez les bébés nés pendant les confinements pourraient mettre en évidence le rôle du mode de vie et de l'environnement, comme l'utilisation fréquente d'antibiotiques, sur la hausse des maladies allergiques", selon l’étude.

On sait depuis longtemps que notre microbiome intestinal, cet écosystème de bactéries qui vivent dans notre tube digestif, joue un rôle essentiel dans la santé humaine. Chez le nourrisson, son déséquilibre est notamment associé à davantage de pathologies telles que l’eczéma, l’asthme, les allergies alimentaires ou encore le rhume des foins.

Pour la première fois, une équipe de scientifiques a découvert que les confinements pendant la crise du Covid-19 ont eu un impact bénéfique sur le développement du microbiome intestinal des bébés nés au cours de cette période. Ses travaux ont été publiés dans la revue Allergy.

Les nourrisons nés pendant les confinements ont une meilleure santé intestinale

Pour arriver à ce constat, les chercheurs de plusieurs universités irlandaises ont analysé des échantillons de selles de 351 bébés nés au cours des trois premiers mois de la pandémie, en les comparant à des cohortes prépandémiques. Ils ont également fait passer des tests d’allergie aux nourrissons à 12 et 24 mois, et recueilli les réponses des parents à des questionnaires sur l'alimentation, l'environnement domestique et la santé globale du foyer.

Dans le détail, les chercheurs ont constaté que "les nouveau-nés présentaient davantage de microbes bénéfiques acquis de leur mère après leur naissance". Des microbes maternels qui, rappellent-ils, "peuvent jouer un rôle protecteur contre les maladies allergiques". De même, "seulement 17 % des nourrissons avaient besoin d’un antibiotique à l’âge d’un an", ce qui a été mis en corrélation avec des niveaux élevés de "bonnes" bactéries telles que les bifidobactéries.

Le rôle du mode de vie et de l’environnement sur les allergies des bébés

"Notre étude offre une nouvelle perspective concernant l'impact de l'isolement social sur le microbiome intestinal au début de la vie. Les taux d'allergie plus faibles chez les bébés nés pendant les confinements pourraient mettre en évidence le rôle du mode de vie et de l'environnement, comme l'utilisation fréquente d'antibiotiques, sur la hausse des maladies allergiques."

Les chercheurs prévoient de réexaminer les enfants de l’étude à l’âge de 5 ans pour constater les éventuels impacts à plus long terme de ces changements dans le microbiome intestinal précoce.