“Chez les 18-25 ans, la consommation [d’alcool] est généralement concentrée sur une période donnée : en moyenne, entre 4 et 5 verres lors d’une soirée, entre 90 et 110 jours par an”, peut-on lire sur le site du magazine de l’Assurance Maladie de Paris. Une tendance qui dépasse les recommandations de Santé Publique France qui sont de maximum 2 verres par jour - 10 sur une semaine - et des jours sans consommation dans la semaine. À long terme, cela peut avoir des conséquences très néfastes chez les adolescents et les jeunes adultes.
Alcool : des effets plus importants chez les adolescents et les jeunes adultes
À consommation égale, l’adolescent aura plus d’alcool dans le cerveau qu’un adulte. Cela s’explique par le fait que leur tête a une taille équivalente à celle des adultes, mais avec un plus petit corps. "Une quantité relativement importante d'alcool se retrouve dans le cerveau des jeunes et c'est une [des raisons] pour laquelle les jeunes sont plus susceptibles de souffrir d'une intoxication alcoolique", explique Ruud Roodbeen, de l'Université de Maastricht, à la BBC.
Deuxième conséquence d’une consommation élevée d’alcool sur le cerveau des jeunes : un moins bon développement. En effet, durant l’adolescence, la substance grise dans le cerveau diminue au profit de la blanche. C’est la réorganisation naturelle du réseau neuronal. Pourtant, selon cette étude, une consommation d’alcool jeune peut perturber cette maturation, en ralentissant notamment le développement de la substance blanche.
Alcool : le cerveau des jeunes toujours en maturation
“Avant 21 ans, le cerveau n’a pas terminé sa maturation, explique Sophie Laguesse, docteur en sciences biomédicales au GIGA-Neurosciences de l’ULiège. Or la consommation d’alcool pendant l’adolescence endommage son développement de manière irréversible et prédispose largement à l’alcoolisme à l’âge adulte, ainsi qu’à toute une série de troubles psychologiques et comportementaux associés.” Plus la consommation d’alcool commence jeune, plus les risques de dépendance à l’âge adulte sont élevés.
Autre conséquence : l’impulsivité. "Les enfants les plus impulsifs ont tendance à boire davantage, et boire provoque alors plus d'impulsivité", explique Lindsay Squeglia, neuropsychologue.
Dans cette étude, des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont soumis des souris adolescentes à des épisodes de “binge drinking”, une consommation élevée d’alcool en peu de temps. Résultat : les scientifiques ont notamment observé une réduction de la neurogenèse, c’est-à-dire la formation de nouveaux neurones, chez les souris adolescentes exposées à une prise répétée d’alcool.
Chez les jeunes, il vaut mieux retarder au maximum la première prise d’alcool… Chaque année en France, 41.000 décès sont attribuables à l’alcool, selon l’Inserm. Une substance très risquée pour la santé, en lien direct avec plus de 200 maladies et atteintes diverses.