Si vous vous baladez dans les rues de Paris ou en Île-de-France, vous risquez de voir des affiches d’une campagne publicitaire, dont le slogan est "Ce qui me pèse le plus, c’est le poids de vos mots", placardées sur les murs, à l’occasion des journées mondiales de l’obésité du 4 au 6 mars. Le but du Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO) avec cette opération ? Sensibiliser le grand public à l’obésité et à la grossophobie associée et in fine faire évoluer le regard de la société vers plus de bienveillance et d’inclusion. Pour rappel, l’obésité, qui augmente le risque de diabète, de cancers ou de maladies cardiovasculaires, touche plus de 8,5 millions de Français. D’après les prévisions de l’OMS, sa prévalence dans l’Hexagone pourrait atteindre 29 % d’ici 2030.
Obésité : "Le mal qui m’isole et m’empêche de me faire soigner, c’est la grossophobie"
Cette campagne "interpelle de façon poignante sur cette forme de discrimination banalisée, qui est aujourd’hui la discrimination la plus tolérée dans le monde", déclare Anne-Sophie Joly, Présidente du CNAO. Car oui, en raison des nombreux préjugés sur la pathologie, les personnes obèses sont stigmatisées. "Ce qui me pèse le plus, ce sont les insultes sur les réseaux sociaux, les réflexions à l’école, dans le bus ou dans la bouche de mes proches. L’obésité est une maladie. Pourtant, le mal qui m’isole et m’empêche de me faire soigner, c’est la grossophobie. Plus que mon poids, le plus lourd pour moi, c’est le poids de vos mots", peut-on lire sur une des affiches de la campagne.
L’obésité, une maladie stigmatisée qui n’est pas encore pleinement reconnue en France
Le Collectif National des Associations d’Obèses ne s’est pas arrêté là. Dans une autre campagne vidéo, dont le message principal est "l’obésité n’est pas un choix", il veut mettre en avant la reconnaissance de l’obésité comme une maladie, car ce n’est pas le cas dans notre société. Résultat : les patients ne bénéficient pas d’une véritable prise en charge nécessaire et adaptée. "Les professionnels de santé, médecins et paramédicaux, doivent être formés dès leur cursus initial, sur la pathologie chronique qu’est l’obésité et de ses pluri-pathologies. Tout comme ils doivent être référencés sur Santé.fr, l’annuaire de l’accessibilité, pour garantir une égalité des soins et combattre la discrimination dont sont aujourd’hui victimes les personnes en situation d’obésité."