Pour rattraper son retard en matière de vaccination contre le papillomavirus, la France a lancé une campagne s’adressant aux élèves de 5e dans les collèges à l’automne 2023. Mais la mesure n’a pas atteint les objectifs visés.
Invité de Questions Politiques sur France Inter et franceinfo TV ce dimanche 3 mars, le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention Frédéric Valletoux a révélé que moins de 15 % des élèves ont eu l’injection.
HPV : seulement 117.000 collégiens de 5e sont vaccinés
Lors de l’émission, Frédéric Valletoux a expliqué que "117.000 collégiens de 5e sont vaccinés" contre les HPV. Cela représente "13 à 15 %" des effectifs. Le ministre a reconnu que la campagne de vaccination dont l’objectif est de prévenir les infections dues aux souches sexuellement transmissibles du virus papillomavirus humain responsable de plusieurs types de cancers, "n'a pas donné tout ce que [les autorités souhaitaient]".
En effet, l’objectif pour cette première campagne était d’atteindre au moins 30 % des élèves de 5e. Ce dernier avait été fixé en s'appuyant sur "l'expérimentation menée dans la région Grand Est" où ce taux avait été atteint au bout de deux ans.
Vaccin contre le papillomavirus : une nouvelle campagne de communication au printemps
Pour tenter d’améliorer les résultats de la campagne de vaccination, les autorités prévoient de lancer une nouvelle une campagne de communication "au printemps" à l'attention des parents des élèves actuellement en classe de 6e et qui seront donc en 5e à la rentrée prochaine.
Interrogée également par France Info ce dimanche, Christèle Gras-Le Guen, professeure de médecine et cheffe de service de pédiatrie au CHU de Nantes, a tenté d’expliquer les raisons de la faible adhésion à la campagne : "la première c'est qu'on avait un objectif de 30 % en lien avec des résultats d'une expérimentation précédente mais qui était un objectif à deux ans. Donc là, c'est un peu tôt pour pouvoir prétendre arriver d'emblée à 30 %". De plus, pour elle, "on partait d'un taux extrêmement bas dans la population puisque, spontanément, les parents n'avaient pas l'habitude jusqu'alors de protéger leurs enfants et leurs adolescents contre ce virus". Elle conclut que la marche était “haute”.