- L'hyperplasie de l'endomètre est une lésion précurseur du cancer de l'endomètre, "la tumeur maligne gynécologique la plus fréquente dans les pays à revenu élevé."
- Dans l’étude, la proportion de patientes souffrant d’une forme non atypique ayant bénéficié d'un traitement hormonal réussi est passée de 38 % à 52 % après la publication des recommandations.
- Entre 2016 et 2019, 37 % des femmes ayant reçu un diagnostic d'hyperplasie atypique de l'endomètre et ayant subi une hystérectomie présentaient des signes de cancer lors de l'analyse de leur utérus après l'opération.
L’hyperplasie endométriale est une croissance excessive des cellules de l’endomètre, notamment des cellules glandulaires, généralement en raison d’une exposition excessive aux œstrogènes et d’un mauvais fonctionnement de la progestérone. Cette dernière est classée en deux catégories : atypique et non atypique. L'hyperplasie atypique présente un risque accru de cancer de l’endomètre, "la tumeur maligne gynécologique la plus fréquente dans les pays à revenu élevé", tandis que l'hyperplasie non atypique indique que la muqueuse utérine est plus épaisse que la normale mais moins susceptible de devenir cancéreuse.
Au Royaume-Uni, des recommandations sur la prise en charge des femmes souffrant d’hyperplasie de l’endomètre ont été introduites. Elles préconisent une hystérectomie, à savoir une chirurgie visant à retirer l'utérus, pour les personnes atteintes de la forme atypique, plus dangereuse. Pour celles présentant une hyperplasie endométriale non atypique, il est conseillé de se tourner vers un traitement hormonal administré directement dans l'utérus. Un suivi régulier est indispensable pour surveiller l'évolution potentielle vers le cancer. À ce jour, "l’adhésion nationale à ces recommandations n'est pas connue", selon des chercheurs britanniques.
Hyperplasie endométriale : 52 % des patientes ont reçu un traitement hormonal
Dans une étude, parue dans la revue Plos Medicine, ils ont voulu décrire les soins prodigués aux patientes, comparer les schémas de soins des femmes avec les recommandations nationales afin d'identifier les possibilités d'amélioration de la qualité, et de comparer les schémas de soins avant et après l'introduction des recommandations nationales afin d'en comprendre l'impact. Pour mener à bien leurs travaux, l’équipe a passé en revue les dossiers anonymes de 3.307 femmes ayant reçu un diagnostic d’hyperplasie endométriale entre 2012 et 2020. La moitié d'entre elles présentaient une hyperplasie endométriale non atypique et l'autre moitié une atypique.
Selon les résultats, avant les recommandations nationales, 9 % des participantes n'ont reçu aucun traitement pour l’hyperplasie de l’endomètre, contre 3 % après leur publication. "31 % et 48 % ont reçu un progestatif intra-utérin, respectivement, au cours des mêmes périodes. La prise en charge prédominante des femmes atteintes d'une hyperplasie endométriale n'a pas été différente, 68 % et 67 % d'entre elles ayant subi une hystérectomie de première intention, respectivement", peut-on lire dans les recherches. Deux ans après le diagnostic, la proportion de femmes atteintes d'hyperplasie endométriale non atypique ayant bénéficié d'un traitement hormonal réussi est passée de 38 % à 52 % après l'introduction des recommandations.
37 % des femmes ayant subi une hystérectomie présentaient des signes de cancer après l'opération
Seule une femme sur cinq présentant des atypies et n'ayant pas subi d'hystérectomie a bénéficié du calendrier recommandé de suivi et de biopsies. Entre 2016 et 2019, 37 % des volontaires ayant reçu un diagnostic d'hyperplasie atypique de l'endomètre et ayant subi une hystérectomie présentaient des signes de cancer lors de l'analyse de leur utérus après l'opération. Ainsi, les auteurs ont signalé qu’il était nécessaire d'améliorer les soins des patients présentant des atypies qui ne subissent pas d'hystérectomie pour réduire le risque de cancer.