- Les performances en matière d'orientation spatiale ont permis de prédire de manière significative les difficultés de conduite et la fréquence des accidents.
- Des difficultés au volant étaient associées à une orientation spatiale allocentrique, à une vitesse de traitement et à une performance de la mémoire plus faibles.
- De même, le fait d'éviter les situations de conduite difficiles était lié à une moins bonne orientation spatiale et à une moins bonne mémoire épisodique.
"Les changements cognitifs chez les personnes âgées affectent le comportement au volant et la sécurité routière, mais la manière dont les différences d'orientation spatiale affectent les comportements au volant est inconnue au niveau de la population, malgré des implications claires pour la politique de conduite et l'évaluation au cours du vieillissement", ont indiqué des scientifiques de l'université d'Exeter (Royaume-Uni).
Pour la première fois, ces chercheurs ont montré que de moins bonnes performances en matière d'orientation spatiale permettaient de prédire des difficultés de conduite accrues et l'évitement de situations difficiles chez les seniors. Afin de parvenir à cette conclusion, ils ont mené une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Journals of Gerontology, Series B: Psychological Sciences and Social Sciences.
L’orientation spatiale, des compétences permettant de déterminer la position de notre voiture
Dans le cadre de leurs travaux, ils ont analysé l’impact des changements d'orientation spatiale sur le comportement au volant chez les personnes âgées en bonne santé. Pour rappel, la capacité d'orientation spatiale est une combinaison de compétences qui nous permet de déterminer mentalement notre position, ou la position de notre véhicule et d'autres véhicules, par rapport à l'environnement.
Dans les recherches, 804 seniors ont été recrutés entre février et août 2021. Les participants devaient avoir 65 ans ou plus, être titulaire d'un permis de conduire en cours de validité et être des automobilistes réguliers, conduisant au moins une fois par semaine. Ils ont répondu à des questionnaires en ligne portant sur leurs données démographiques, leur état de santé, leurs antécédents de conduite, leurs habitudes de conduite, leurs antécédents d'accidents de la route, leur mémoire spatiale et leur capacité de navigation. Ensuite, les volontaires ont passé une série de tests neuropsychologiques visant à évaluer leurs performances cognitives dans différents domaines.
Une mauvaise orientation spatiale entraîne des difficultés à évaluer la position du véhicule
Les résultats ont montré que les difficultés de conduite et le fait d'éviter les situations difficiles sont associés à une moins bonne capacité d'orientation spatiale dans le cadre d'un vieillissement en bonne santé. Dans le détail, les déficits d’orientation spatiale entraînent une difficulté accrue à évaluer la position du véhicule par rapport à l'environnement. Selon l’équipe, la vitesse de traitement est un domaine clé qui influe sur le comportement au volant des personnes âgées.
Autre observation : les conducteurs âgés dont la capacité d'orientation spatiale est moins bonne ont des difficultés à tourner en sens inverse de la circulation. "Les adultes plus âgés sont surreprésentés, en particulier dans les accidents d'intersection impliquant plusieurs véhicules, et les problèmes d'orientation sont donc un facteur de risque individuel clé pour les collisions routières impliquant des virages face à des véhicules venant en sens inverse", ont déclaré les auteurs.
D’après les auteurs, des études plus approfondies doivent être réalisées sur la manière dont les changements de comportement au volant sont liés aux trajectoires du fonctionnement cognitif au fil du temps, ce qui fournira des informations clés sur la fréquence des évaluations de l'aptitude à la conduite et sur la manière dont le comportement au volant et les évaluations cognitives peuvent être contrôlés.