- L’apnée du sommeil, qui touche 4 % de la population française, se manifeste par des ronflements, des pauses respiratoires, des micro-éveils à répétition, une nycturie, des troubles de l’érection ou encore une somnolence diurne.
- Les personnes présentant ces symptômes avaient environ 50 % plus de risques de souffrir de troubles de la mémoire ou de la réflexion que celles ne souffrant pas d’apnée du sommeil.
- Face à ces résultats, les auteurs "soulignent l'importance d'un dépistage précoce de l'apnée du sommeil."
"L'apnée du sommeil est un trouble courant qui est souvent sous-diagnostiqué." C’est ce qu’a déclaré Dominique Low, du Boston Medical Center dans le Massachusetts et membre de l'American Academy of Neurology. Pour rappel, le syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), qui concerne 4 % de la population française, se produit lorsque les personnes arrêtent et reprennent leur respiration à plusieurs reprises pendant le sommeil, ce qui provoque un manque en oxygène. Il se manifeste par des ronflements, des pauses respiratoires, des micro-éveils à répétition, une nycturie, des troubles de l’érection ou encore une somnolence diurne.
Problèmes de mémoire : 50 % de risques en plus chez les adultes atteints d’apnée du sommeil
Dans une nouvelle étude, des chercheurs américains ont voulu déterminer l’impact de l’apnée du sommeil sur les fonctions cognitives. Pour cela, ils ont recruté 4.257 adultes. Les participants ont rempli un questionnaire portant sur la qualité du sommeil ainsi que sur les problèmes de mémoire et de réflexion. Pour le sommeil, les volontaires ont été interrogés sur leurs ronflements, leurs halètements ou leurs pauses respiratoires durant leur sommeil. Pour la mémoire et la réflexion, les personnes ont dû répondre à des questions liées aux difficultés de mémorisation, aux périodes de confusion, aux difficultés de concentration ou aux problèmes de prise de décision.
Selon les résultats, présentés lors du congrès de l'American Academy of Neurology qui aura lieu en avril à Denver, 1.079 adultes des travaux ont signalé des symptômes d’apnée du sommeil. Parmi eux, 357 participants ont déclaré des problèmes de mémoire ou de réflexion, contre 628 personnes, soit 20 % des volontaires sans symptômes d'apnée du sommeil. Après avoir pris en compte d’autres facteurs, tels que l’âge, le sexe et l’éducation, les auteurs ont constaté que les personnes présentant des symptômes d'apnée du sommeil étaient environ 50 % plus susceptibles de déclarer souffrir de troubles de la mémoire ou de la réflexion par rapport à celles n’étant pas atteintes du SAHOS.
"L'importance d'un dépistage précoce de l'apnée du sommeil"
"Ces résultats soulignent l'importance d'un dépistage précoce de l'apnée du sommeil. Des traitements efficaces comme les appareils à pression positive continue (CPAP) sont facilement disponibles. Un sommeil de qualité, associé à une alimentation saine, à l'exercice régulier, à l'engagement social et à la stimulation cognitive, peut en fin de compte réduire le risque de troubles de la pensée et de la mémoire, ce qui améliore la qualité de vie d'une personne", a conclu Dominique Low, qui a dirigé l’étude.