Les indicateurs du Covid-19 "restaient à des niveaux faibles traduisant une circulation modérée du SARS-CoV-2", a annoncé Santé publique France dans son dernier bulletin épidémiologique datant du 28 février. Malgré le ralentissement de la circulation du virus, les autorités sanitaires restent toutefois prudentes face à l’émergence de nouveaux variants.
SARS-CoV-2 : un nouveau variant observé en Afrique du Sud
En janvier dernier, un variant, qui descend de la famille Omicron, a été identifié au sein de séquençages provenant d’Afrique du Sud. Le Centre de contrôle des maladies américain (CDU) a annoncé qu’il suivait de près cette nouvelle mutation, appelée BA.2.87.1. Comme pour BA.2.86, son prédécesseur, la communauté scientifique craint que cette souche se propage très rapidement et devienne un variant dominant.
Après avoir infecté les cellules, les virus se multiplient et effectuent des copies d’eux-mêmes. "Ce processus n’est pas parfait et les copies peuvent comporter des "erreurs" : les fameuses mutations. Le matériel génétique des copies virales diffère alors du matériel génétique du virus de départ. Ces mutations peuvent n’avoir aucune conséquence, voire même avoir un effet négatif sur le virus. D’autres, en revanche, peuvent avoir un impact par exemple sur la transmissibilité du virus ou sur la gravité de la maladie", a expliqué l’Inserm.
Souche BA.2.87.1 : une trentaine de mutations présentes près de la protéine Spike
Concernant le variant BA. 2.87.1, son génome comporterait plus de 100 mutations, selon des informations de la Dépêche. On peut ainsi parler d’un variant "hypermuté". "Il s'agit probablement du lignage le plus divergent identifié cette année", a expliqué Tulio de Oliveira, directeur du Centre de réponse aux épidémies et d'innovation à l'université de Stellenbosch (Afrique du Sud), au quotidien. De plus, cette variante a aussi une trentaine de mutations présentes près de la protéine Spike, qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer dans les cellules et de contaminer l'organisme. Pour le spécialiste, "cela indique une évolution importante du virus".
Pour l’heure, on recense peu de cas de contamination par le variant BA. 2.87.1 en Afrique du Sud, mais cette nouvelle souche doit être attentivement surveillée. "Elle doit absolument être surveillée et contrôlée. Nous espérons qu'elle ne deviendra pas prédominante", a déclaré Massimo Ciccozzi, épidémiologiste. En France et au niveau mondial, le variant JN.1 est actuellement dominant, et les autres variants "sont détectés dans des proportions faibles", a précisé Santé publique France.