Shiloh est décédée à 13 ans le 8 décembre 2021 des suites d’un angiosarcome mammaire, une tumeur extrêmement rare de la famille des cancers du sein. Le Parisien révèle que ses parents ont déposé 41 plaintes contre les soignants et les hôpitaux ayant suivi l’adolescente. Ils leur reprochent d’avoir mal pris la jeune fille en charge.
Cancer du sein à 13 ans : une errance médicale dénoncée
En mars 2021, l’adolescente remarque des rougeurs et un effet peau d’orange sur son sein gauche. Ce dernier devient par ailleurs douloureux, chaud et gonflé. Sa consultation avec son médecin traitant marque le début d’une errance médicale où différents professionnels de santé et établissement émettent différents diagnostics : des griffures de chat, une mastite, des signes de maltraitance…
Pendant cette période, les médecins écartent la possibilité de faire une mammographie en raison de la sensibilité des glandes mammaires des adolescentes aux rayonnements. Les parents assurent également que les urgences gynécologiques d’une clinique d’Ermont ont refusé d’examiner leur fille, car elle avait moins de 15 ans. Ce n’est finalement qu’en août 2021, que le diagnostic d’angiosarcome mammaire de grade II est posé après une biopsie. La jeune fille est alors prise en charge pour son cancer du sein. Malheureusement, la chimiothérapie ne fait pas effet et elle décède de la maladie en décembre de la même année.
Des plaintes pour mettre en lumière la mauvaise prise en charge des adolescents
Le médecin expert de la commission de conciliation et d’indemnisation a conclu que l’adolescente serait décédée même si le bon diagnostic avait été posé plus tôt. Toutefois, les parents viennent de porter plainte contre le Centre de l’adolescent et de l’enfant (Paris XIe), des soignants de l’hôpital d’Eaubonne et d’autres professionnels de santé comme le médecin traitant pour mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger. Ils souhaitent dénoncer la mauvaise prise en charge de leur fille du fait de son âge, mais également de tous les adolescents atteints d’une maladie d’adulte.
"Ce ne sont pas des erreurs médicales, nous avons été face à des refus de soin", a assuré la mère au Parisien. Elle estime que la prise en charge des adolescents est inadéquate en France car ils sont traités par les services pédiatriques alors que leur corps peut avoir déjà des caractéristiques et des maladies d’adultes. "Je veux faire évoluer la prise en charge des adolescents. Il faut une reconnaissance de l’État, il ne faut pas qu’elle ait perdu la vie en vain", a conclu la maman.