ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Ménopause : elle n’augmente pas forcément les risques de dépression

Santé mentale

Ménopause : elle n’augmente pas forcément les risques de dépression

Par Sophie Raffin

La ménopause n’est pas liée à la dépression et autres problèmes de santé mentale pour toutes les femmes. Seuls trois groupes présentent un véritable risque accru.

Inside Creative House/istock
La ménopause n'augmente pas uniformément le risque de dépression et d'autres problèmes de santé mentale chez toutes les femmes.
Trois groupes de femmes sont plus à risque : celles ayant déjà souffert de dépression dans leur vie, celles ayant des troubles du sommeil à cause des bouffées de chaleur et celles faisant face à un événement stressant.
Pour les chercheurs, les médecins ne doivent pas présumer que les symptômes dépressifs soient liés uniquement à la ménopause. Il est essentiel d'étudier d'autres éléments possibles.

Les professionnels de santé s’entendent pour dire que la ménopause impacte la santé mentale des femmes. Un nouvel article de synthèse rédigé par des chercheurs du Brigham and Women's Hospital remet en cause cette pensée. Ils n'ont trouvé aucune preuve qu’elle augmente le risque de dépression et d'autres problèmes de troubles psychiques.

Dépression et ménopause : 3 groupes de femmes sont à risque

Pour examiner la relation entre la dépression et la ménopause, les scientifiques ont examiné 12 études prospectives sur ce sujet. Dans leur article paru dans la revue The Lancetils indiquent n'avoir trouvé aucune preuve que la ménopause entraînait une augmentation du risque de problèmes de santé mentale - notamment des symptômes dépressifs, de l'anxiété, d’un trouble bipolaire ou encore de psychose - chez toutes les femmes.

Toutefois, certaines patientes étaient plus susceptibles de signaler des symptômes dépressifs à cette période de leur vie :

"En plus de créer des attentes négatives pour les personnes approchant de la ménopause, l'attribution erronée potentielle de détresse psychologique et de troubles psychiatriques à la ménopause pourrait nuire aux femmes en retardant un diagnostic et un traitement précis", affirment les chercheurs dans un communiqué.

Santé mentale : il faut prendre en compte les antécédents des femmes ménopausées

Les chercheurs reconnaissent que la transition vers la ménopause peut être éprouvante sur le plan émotionnel en raison des fluctuations hormonales. Mais, ils rappellent que cette période de la vie coïncide également avec des événements stressants importants de la quarantaine comme des changements de situation familiale et/ou professionnelle. Il est ainsi difficile selon eux de distinguer la contribution de chacun de ces facteurs sur leur santé mentale.

Pour les scientifiques, il est essentiel que les professionnels de santé tiennent compte des antécédents, des diagnostics de santé mentale antérieurs et de la situation actuelle des patientes lorsqu’elles présentent des symptômes de santé mentale à la ménopause.

"Le message à retenir pour les femmes et leurs docteurs est que nous ne devrions pas présumer que si une personne présente des symptômes de santé mentale pendant la transition vers la ménopause, ces deux choses sont liées", explique la Dr Hadine Joffe, co-auteure de l’étude. "Nous ne voulons pas invalider le fait que certaines personnes ressentiront des symptômes de santé mentale durant la transition vers la ménopause, mais ce n'est pas garanti."