L'anxiété que certaines personnes éprouvent lorsqu’elles doivent avoir des relations sociales pourrait être relayée par le microbiote intestinal, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Neuroscience.
Une autre recherche avait déjà récemment montré que la composition du microbiote intestinal des personnes souffrant d’anxiété sociale diffère de celle des personnes en bonne santé.
Microbiote et anxiété sociale : 12 humains mis à contribution
Afin d’aller plus loin, Nathaniel L. Ritz et ses collègues ont mené une étude sur des souris à qui ils ont transplanté le microbiote intestinal de 6 individus souffrant d'anxiété sociale ou de 6 individus n’ayant pas ce genre de problème de santé mentale.
Ceux qui souffraient d'anxiété sociale faisaient déjà partie d'une étude portant sur les spécificités du microbiote intestinal chez les personnes atteintes de ce trouble mental. Les participants en bonne santé ont été recrutés par l'University College Cork.
Les receveurs des transplantations étaient 72 souris mâles âgées de 8 semaines au début de l'étude. Les petites bêtes ont eu un accès à la lumière, à la nourriture et à l'eau tout au long de l’expérience.
Les échantillons de selles des participants humains ont été dilués, filtrés puis administrés directement dans l'intestin des souris par voie orale pendant trois jours consécutifs. Parmi ces souris, 36 ont reçu du microbiote de participants souffrant d’anxiété sociale et les 36 autres ont reçu du microbiote de participants en bonne santé mentale.
Anxiété sociale et microbiote : ce que montrent les tests comportementaux
Dix jours après l'intervention, les tests comportementaux ont montré que les souris ayant reçu le microbiote intestinal de participants souffrant d’anxiété sociale avaient des interactions réduites avec les autres.
Les souris ayant reçu du microbiote intestinal de participants souffrant d’anxiété sociale présentaient également des niveaux plus faibles d'ocytocine dans des régions spécifiques du cerveau.
"L’anxiété sociale est liée à l’idée de ressentir une gêne, une humiliation, un rejet ou un mépris lors des interactions sociales" explique l’Inserm. "Elle se manifeste par la peur extrême de parler ou manger en public, de rencontrer des nouvelles personnes, ainsi que par le fait de ressentir une grande angoisse, de rougir et d’avoir des tremblements lorsque ces situations ne peuvent être évitées. Les problèmes occasionnés sont quotidiens", poursuit le centre de recherche.
Les troubles anxieux, dont la fréquence est élevée dans la population générale, débutent souvent dans l’enfance ou pendant l’adolescence.