En France, 5,5 % de la population, majoritairement des femmes, est touchée par l’ostéoporose. Pour rappel, il s’agit d’une maladie diffuse du squelette qui affaiblit les os, les rendant fragiles et susceptibles de se fracturer. Elle peut entraîner des douleurs chroniques, une diminution de la mobilité et une détérioration de la qualité de vie. Cette pathologie est provoquée par des facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux. Et si l'exposition aux espaces verts diminuait le risque d’ostéoporose ? C’est ce qu’ont suggéré des chercheurs de l’université Central South (Chine) dans une étude publiée dans la revue Annals of the Rheumatic Diseases.
391.298 adultes ont été suivis pendant environ 12 ans
Dans le cadre de ces travaux, ils ont analysé les associations entre la présence de verdure dans les résidences, la densité minérale osseuse et l'ostéoporose, et évalué dans quelle mesure la susceptibilité génétique peut avoir une influence. Pour cela, l’équipe a utilisé les données de 391.298 personnes âgées en moyenne de 56 ans, dont un peu plus de la moitié était des femmes. Tous les participants avaient donné des informations sur leur densité minérale osseuse, leur origine ethnique, le revenu annuel du ménage, leur niveau d'éducation, leur statut professionnel, la zone de leur résidence, leur consommation d'alcool, leurs niveaux d'activité physique, le tabagisme et leur régime alimentaire.
Le risque génétique d'ostéoporose des volontaires a été calculé à l'aide d'un score de risque polygénique, et une mesure, appelée "indice de végétation par différence normalisée (NDVI)", basée sur l'imagerie satellite, a été utilisée pour déterminer la quantité d'espaces verts dans leur zone résidentielle. L'exposition moyenne annuelle aux polluants, à savoir l'oxyde d'azote (NO2) et les particules PM2,5, a été estimée sur la base du code postal résidentiel et des données du projet ESCAPE, qui étudie les effets à long terme sur la santé humaine de l'exposition à la pollution de l'air en Europe. Chaque adulte a été suivi jusqu'au diagnostic d'ostéoporose, jusqu'au décès ou jusqu'au 31 mars 2021.
Vivre près d’espaces verts augmente la densité osseuse et réduit de 5 % le risque d’ostéoporose
Selon les résultats, au cours du suivi de 12 ans, 9.307 personnes ont développé une ostéoporose. Ces dernières étaient plus souvent âgées, de sexe féminin, fumeuses et retraitées. Elles étaient également plus susceptibles d'avoir un niveau d'éducation moins élevé et d'être plus défavorisées sur le plan économique.
Les auteurs ont observé un lien entre la quantité d'espaces verts et les nouveaux cas d'ostéoporose. Les auteurs ont estimé l’indice de végétation par différence normalisée par paliers d'environ 300 mètres de verdure résidentielle disponible, dans une fourchette de 300 à 1.500 mètres. "Pour chaque augmentation du NDVI, une hausse de la densité minérale osseuse et une diminution de 5 % du risque d'ostéoporose", a été constatée. D’après les scientifiques, par rapport aux adultes exposés à peu de verdure et à un risque génétique élevé, les volontaires exposés à des niveaux élevés de NDVI et à un faible risque génétique présentaient un risque d'ostéoporose inférieur de 56 %.
Ostéoporose : l'oxyde d'azote et les particules fines en cause
"Les principaux médiateurs de l'association entre la verdure et l’ostéoporose ont été identifiés comme étant les PM2,5 et le NO2", ont-ils signalé. En effet, plusieurs recherches ont montré que l'exposition à la pollution atmosphérique peut produire un stress oxydatif, une inflammation et perturber les hormones, deux facteurs qui augmentent le risque d'ostéoporose. Les personnes vivant dans les zones verdoyantes seront exposées à un risque plus faible, car les arbres et les plantes agissent comme des filtres naturels, éliminant les polluants. En outre, le fait d'être physiquement actif est également associé à un risque plus faible d'ostéoporose. "Vivre dans des zones avec des espaces verts offre plus de possibilités de faire de l'exercice !"