Une nouvelle étude indique que l'exposition à la pauvreté réduit les réserves ovariennes des femmes, les conduisant ainsi à une ménopause et une infertilité anormalement précoces.
Pauvreté et réserve ovarienne : une étude à l'échelle des quartiers défavorisés
Ce n'est pas la première étude à établir un lien entre le statut socio-économique, la réserve ovarienne et l'avancement de l'âge de la ménopause. Par exemple, dans l'étude Study of Women's Health Across the Nation, un faible niveau d'éducation et l’expérience prolongée du chômage ont tous deux été associés à une ménopause plus précoce, indépendamment du tabagisme, de l'utilisation de contraceptifs, de la situation matrimoniale et des antécédents de maladie cardiaque.
L'originalité de cette nouvelle recherche portant sur plus de 1.000 femmes préménopausées en bonne santé réside dans le fait qu'elle se concentre sur des quartiers défavorisés.
"Cette étude met en évidence l'effet potentiel de la pauvreté d’un quartier sur la réserve ovarienne. Ces résultats permettent de mieux comprendre les effets néfastes du stress psychologique sur la santé reproductive", déclare le Dr Stephanie Faubion, directrice médicale de The Menopause Society dans un communiqué.
Les résultats de l'enquête évoquée dans cet article sont publiés en ligne dans le journal Menopause, le 5 mars 2024.
Pauvreté et réserve ovarienne : les conséquences de la ménopause précoce
L'insuffisance ovarienne prématurée (ou la ménopause précoce) concerne environ une femme sur 10.000 avant 20 ans, une femme sur 1.000 avant 30 ans et une femme sur 100 avant 40 ans.
L'apparition de la ménopause avant la quarantaine est associée sur le long terme à diverses affections néfastes pour la santé, comme par exemple l'ostéoporose, les troubles neurologiques ou les maladies cardiovasculaires.
L’arrêt de la production ovarienne peut aussi provoquer des symptômes qui peuvent considérablement handicaper la vie quotidienne des femmes : bouffées de chaleur, troubles du sommeil, troubles de l'humeur, sécheresse de la peau, des cheveux ou du vagin, incontinence urinaire, maux de tête, fatigue, prise de poids, augmentation du risque d’ostéoporose et cardiovasculaire.
Aujourd’hui en France, un couple sur quatre a des difficultés à concevoir. La solution la plus souvent mise en œuvre est leur prise en charge en assistance médicale à la procréation. Depuis une quarantaine d’années, cette démarche permet à environ 40 % des ménages d’avoir un enfant.