- Dans l’étude, les volontaires ayant des antécédents de commotion cérébrale et de maux de tête avaient des niveaux plus élevés d’accumulation de fer dans le cerveau.
- Les zones cérébrales concernées étaient la région occipitale gauche, le cervelet droit et le lobe temporal droit.
- "L'accumulation de fer peut affecter la manière dont les zones du cerveau interagissent entre elles", selon les auteurs.
Une commotion cérébrale est une altération du fonctionnement du cerveau causée par un traumatisme crânien, c'est-à-dire à un choc direct ou indirect, au niveau de la boîte crânienne, du visage, du cou ou du corps. Dans une récente étude, des chercheurs de la Mayo Clinic à Phoenix (États-Unis) ont identifié une accumulation de fer dans le cerveau après une lésion des cellules cérébrales.
16 % des participants ont eu cinq traumatismes crâniens légers ou plus
Pour parvenir à cette conclusion, ils ont recruté 60 adultes souffrant de maux de tête post-traumatiques dus à un traumatisme crânien léger ou à une commotion cérébrale. Les blessures étaient dues à une chute pour 45 % des volontaires, 30 % à un accident de voiture et 12 % à une bagarre. Les causes étaient le choc de la tête contre ou par un objet et les blessures sportives. Au total, 46 % des personnes ont subi un traumatisme crânien léger au cours de leur vie, 17 % en ont eu deux, 16 % en ont eu trois, 5 % en ont eu quatre et 16 % ont eu cinq traumatismes crâniens légers ou plus.
Les données de ces participants ont été comparées à celles de personnes en bonne santé n'ayant pas eu de commotion cérébrale ni de céphalée post-traumatique. Tous les volontaires ont réalisé des scintigraphies cérébrales pour examiner les niveaux de fer dans diverses zones du cerveau, en utilisant une mesure indirecte de la charge en fer. Pour les patients souffrant de traumatismes crâniens légers, les examens ont été effectués en moyenne 25 jours après la blessure.
Fer : des niveaux élevés dans le cerveau des patients ayant eu une commotion cérébrale
Selon les résultats, qui seront présentés lors du 76e congrès de l'American Academy of Neurology en avril à Denver, les adultes ayant des antécédents de commotion cérébrale et de maux de tête présentaient des niveaux plus élevés d’accumulation de fer dans plusieurs zones du cerveau, notamment la région occipitale gauche, le cervelet droit et le lobe temporal droit. Les auteurs ont aussi observé que plus les personnes avaient des commotions cérébrales au cours de leur vie et plus leurs maux de tête étaient fréquents, plus ils étaient susceptibles d'avoir des niveaux élevés d'accumulation de fer dans certaines zones du cerveau. Ils ont également constaté que plus le temps s’était écoulé depuis la commotion cérébrale, plus les personnes étaient susceptibles d’avoir des niveaux élevés d’accumulation de fer dans certaines régions cérébrales.
"L'accumulation de fer peut affecter la manière dont les zones du cerveau interagissent entre elles"
"De présentes recherches ont montré que l'accumulation de fer peut affecter la manière dont les zones du cerveau interagissent entre elles. (…) Ces résultats suggèrent que l'accumulation de fer dans le cerveau peut être utilisée comme biomarqueur des commotions cérébrales et des céphalées post-traumatiques, ce qui pourrait potentiellement nous aider à comprendre les processus sous-jacents qui se produisent dans ces conditions", a déclaré Simona Nikolova, auteure principale de l’étude.
Dans ses conclusions, l’équipe précise que puisque l’étude a utilisé une mesure indirecte de la charge en fer, il est possible que le changement dans cette mesure soit dû à d’autres facteurs, tels qu’une hémorragie ou des changements dans l’eau des tissus, plutôt qu’à une accumulation de fer.