- Chaque année, plus d'un million de décès dans le monde surviennent en raison d'une exposition de courte durée aux particules fines.
- Selon les estimations des chercheurs, l'Asie représentait environ 65,2 % des décès liés à une exposition à court terme aux particules fines.
- Les chercheurs recommandent la mise en place de mesures pour réduire l'exposition aux pics de pollution.
Les effets d’une exposition prolongée à des taux élevés de particules fines (PM2,5) sur la santé ont été beaucoup étudiés par les scientifiques. En revanche, les conséquences des “pics” dans les petites zones urbaines, provoqués par exemple par les incendies, la poussière ou des perturbations atmosphériques extrêmes intermittentes ont fait l’objet de moins de recherche.
Une équipe de l’Université Monash s’est donc penchée sur la question. Selon leur estimation, plus d'un million de décès dans le monde surviennent en raison d'une exposition à court terme (de quelques heures à quelques jours) aux PM2,5.
Pollution de l’air et décès : l’Asie est le continent le plus touché
Pour tenter d’avoir une vision plus claire des effets d’une exposition à la pollution atmosphérique importante, mais de courte durée, les chercheurs ont examiné les niveaux de mortalité et de pollution aux PM2,5 dans plus de 13.000 villes et villages à travers le monde entre 2000 et 2019.
Les travaux, publiés cette semaine dans The Lancet Planetary Health, montrent que l'inhalation de PM2,5 pendant quelques heures, voire quelques jours, entraîne plus d'un million de décès prématurés dans le monde chaque année. Plus d'un cinquième (22,74 %) d’entre eux se sont produits dans les zones urbaines.
L’impact le plus important était observé en Asie. Ce continent représentait 65,2 % de la mortalité mondiale due à une exposition à court terme aux PM2,5. Viennent ensuite l’Afrique (17 %), l’Europe (12,1 %). Les Amériques et l'Océanie représentent respectivement 5,6 % et 0,1 %.
"Le fardeau de la mortalité était le plus élevé dans les zones surpeuplées et hautement polluées d’Asie de l’Est, d’Asie du Sud et d’Afrique de l’Ouest, la proportion de décès attribuables à une exposition à court terme aux PM2,5 en Asie de l’Est étant supérieure de plus de 50 % à la moyenne mondiale", précisent les auteurs dans le communiqué.
Taux élevé de particules fines : il faut des systèmes d’alerte
Pour le professeur Yuming Guo, auteur principal de l’article scientifique, cette étude est importante, "car c'est la première à examiner l'exposition à court terme à l'échelle mondiale – plutôt que les impacts à long terme d'une exposition persistante, comme pour les personnes vivant dans des villes où les niveaux de pollution sont élevés".
Il ajoute en exemple que les méga-incendies en Australie "au cours de ce qu’on appelle l’été noir de 2019-2020" auraient provoqué 429 décès prématurés et 3.230 hospitalisations dues à une exposition aiguë et persistante à des niveaux extrêmement élevés de pollution atmosphérique liée aux feux de brousse, d’après les estimations.
Les chercheurs recommandent la mise en œuvre d'interventions dans les zones présentant des risques élevés d’exposition aux particules fines comme des systèmes d'alerte en matière de pollution atmosphérique et des plans d'évacuation pour éviter une exposition même temporaire à des concentrations élevées de PM2,5. Ce type de mesure pourrait atténuer les dommages aigus de la pollution sur la santé, selon eux.