A l’occasion de Mars bleu, l’institut Gustave Roussy revient sur l'augmentation des cancers digestifs chez les individus qui n'ont même pas encore atteint la cinquantaine.
"Considéré comme une maladie touchant principalement des patients âgés, le cancer colorectal est pourtant en augmentation parmi les personnes de moins de 50 ans, et ceci sans qu’aucune explication scientifique claire ne soit identifiée par les chercheurs", commence l’hôpital dans un communiqué de presse.
Cancers colorectaux : pour les 30-39 ans, une hausse de 4,9 %
En 2019, une étude se basant sur les données de 143,7 millions de personnes vivant dans 20 pays européens, dont la France, a montré qu’entre 2004 et 2016, les cas de cancers colorectaux ont augmenté de 7,9 % chaque année chez les 20-29 ans. Pour les 30-39 ans, une hausse de 4,9 % a été observée entre 2005 et 2006.
Cette tendance s’observe également pour le cancer du pancréas. Aux États-Unis, entre 2001 et 2018, une hausse des cancers du pancréas de 2,36 % chez les femmes de moins de 55 ans a été mesurée, et de 0,62 % chez les hommes de la même tranche d’âge. "On estime que cette maladie sera la deuxième cause de mortalité par cancer en France à l’horizon 2030", précise Gustave Roussy.
Cancers digestifs chez les jeunes : de nouvelles recherches sont en cours
Pour mieux comprendre cette dynamique, le nouveau projet YODA (Young Onset Digestive Adenocarcinoma) sera lancé en 2024.
“On assiste ces dernières années à une augmentation importante du nombre de cas de cancers du côlon chez le sujet jeune, c’est-à-dire les personnes de moins de 50 ans. Cette croissance importante n’est pas expliquée en totalité par les facteurs de risque habituels comme l’obésité, la sédentarité, l’alimentation, les comportements addictifs ou les facteurs héréditaires. Face à ces chiffres alarmants, il est urgent d’identifier ce qui en est à l’origine”, expliquent les deux docteures en charge du projet, Alice Boilève et Cristina Smolenschi.
YODA visera notamment à mesurer, à l’aide d’une cohorte de patients jeunes (20-49 ans) et d’une cohorte de patients âgés (65-70 ans), les possibles effets de la pollution environnementale, de la nutrition et du mode de vie dans l’apparition de cancers digestifs précoces. Cette étude entend également élucider les signatures moléculaires chez les patients jeunes.
"Enrayer l’augmentation des cas de cancers digestifs précoces passe également par la généralisation du suivi des personnes à risques augmentés. C’est à cet objectif que répond le programme Interception de Gustave Roussy, lancé en 2021", rappelle en conclusion le centre de recherche.
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