- De précédentes recherches ont montré que le safran diminuait des comportements dépressifs induits par le stress.
- Chez des souris présentant une inflammation par injection de lipopolysaccharide, l’extrait de safran n'a pas bloqué l’induction des changements de comportement, préservant ainsi la réponse adaptative essentielle à la défense de l'hôte.
- En revanche, il a diminué les effets négatifs de l’inflammation sur les processus neurobiologiques centraux, qui sont responsables de l’apparition des symptômes dépressifs.
"Bien que l'activation des processus inflammatoires soit essentielle pour lutter contre les infections, son impact prolongé sur la fonction cérébrale est bien connu pour contribuer à la pathophysiologie de nombreuses conditions médicales, y compris les troubles neuropsychiatriques. Par conséquent, l'identification de nouvelles stratégies pour contrer sélectivement les effets néfastes de la neuroinflammation apparaît comme une préoccupation majeure en matière de santé." C’est ce qu’ont écrit des chercheurs de l’université de Bordeaux dans une étude publiée dans la revue Frontiers in Nutrition.
Le safran, une épice qui réduit les comportements dépressifs induits par le stress
Dans le cadre de ces travaux, ils ont voulu tester la pertinence d'une intervention nutritionnelle à base de safran. Pour rappel, cette épice est connue depuis des siècles pour ses effets bénéfiques sur la santé. En effet, selon de précédentes recherches, elle entraîne une réduction des comportements dépressifs induits par le stress et une modulation de l’activité de certains processus physiopathologiques de la dépression. Sur la base de ces données, les scientifiques ont administré à des souris un extrait de safran. Ensuite, ils ont provoqué une inflammation qui mime un état pathologique, en leur injectant du lipopolysaccharide (à savoir un composant de la paroi des bactéries à Gram négatif).
Le prétraitement a contrecarré l'impact du lipopolysaccharide sur plusieurs processus neurobiologiques
Les résultats ont révélé que le prétraitement avec un extrait de safran n'avait pas réduit les changements de comportement induit par le lipopolysaccharide. Cela permettait à l’organisme de se défendre efficacement en cas d’infection. Cependant, le safran a interféré avec les changements retardés de l'expression des cytokines, des chimiokines et des marqueurs de l'activation microgliale mesurés 24 heures après l’intervention dans les zones cérébrales clés pour le contrôle du comportement et de l'humeur (cortex frontal, hippocampe, striatum). Autre constat : ce prétraitement a favorisé la neutralisation des effets délétères de l’inflammation sur les processus neurobiologiques centraux, qui sont responsables de l’apparition des symptômes dépressifs, "en particulier l'activation de la voie de la kynurénine et l'altération de la neurotransmission monoaminergique".
D’après les auteurs, cette étude confirme l’impact bénéfique de l’extrait de safran sur la santé mentale et fournit des informations importantes sur la façon dont l’épice interfère avec la fonction cérébrale dans des conditions de stimulation immunitaire. Ils estiment que ces résultats ouvrent des perspectives thérapeutiques prometteuses dans le domaine des maladies inflammatoires à comorbidités neuropsychiatriques, y compris celles liées à des déséquilibres nutritionnels.