La détresse psychologique des mères avant de tomber enceinte pourrait être liée aux problèmes de sommeil de leur(s) fille(s), selon une nouvelle recherche.
Détresse psychologique et problèmes de sommeil : 107 mères incluses dans la recherche
L'étude a porté sur 107 mères qui sont tombées enceintes entre un et douze mois après le conflit israélo-libanais de 2006 et sur leurs enfants nés de ces grossesses.
Toutes les participantes ont été recrutées durant leur post-partum soit à l'hôpital de Galilée occidentale, soit au centre médical de Sheba. L'hôpital de Galilée occidentale, situé dans le nord d'Israël, se trouvait dans le rayon d'action des missiles pendant le conflit, alors que le centre médical de Sheba, situé dans le centre d'Israël, n'en faisait pas partie.
Dans un premier temps, juste après l'accouchement et environ un an après la guerre, les mères ont rempli des questionnaires concernant leur exposition à la guerre et leur détresse émotionnelle. Quand leurs enfants ont eu dix ans, les chercheurs leur ont rendu visite, en demandant aux mamans de remplir des questionnaires sur le sommeil de leur progéniture.
Les résultats ont montré que les mères exposées à la guerre faisaient état d'une détresse émotionnelle beaucoup plus importante que les mères non exposées à la guerre. Les chercheurs ont également constaté que les filles des mères qui ont connu une plus grande détresse émotionnelle avant leur naissance ont eu tendance à avoir un peu plus de problèmes de sommeil. Cette association n'a pas été établie pour les garçons.
"Les résultats de cette étude suggèrent que les interventions visant à réduire la détresse psychologique des femmes pendant la période pré-conceptionnelle pourraient être bénéfiques à la fois pour la mère et pour l'enfant", concluent les chercheurs.
Les troubles du sommeil impactent la santé
37 % des Français souffrent régulièrement de troubles du sommeil ou de l'éveil, un chiffre en constante augmentation ces dernières années.
Le temps de sommeil nécessaire pour chaque individu est très différent et est génétiquement programmé. Il peut ainsi varier entre moins de 6 heures et plus de 9 heures. "Le sommeil sera également très différent en fonction de l’âge tant en termes de durée que d’organisation", précisent la Pr Christelle Monaca-Charley, neurologue responsable de l’unité des troubles du sommeil au centre de compétence hypersomnie et narcolepsie, ainsi que la Dr Lise Lanvin, vice-présidente de la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil (SFRMS).
Manquer de sommeil affaiblit le système immunitaire, encourage le grignotage, pousse à boire de l’alcool, déclenche l’envie de fumer du tabac, fait baisser le niveau de concentration, diminue les capacités d’apprentissage ou d’accomplissement des objectifs, atteint notre capacité à prendre du recul sur les situations, augmente l’irritabilité, le stress et l’anxiété.
Les troubles du sommeil peuvent aussi entrainer des maladies cardiovasculaires. On parle ici par exemple de l'athérosclérose, des troubles du rythme cardiaque, de l'infarctus du myocarde, de l'insuffisance cardiaque ou encore des accidents vasculaires cérébraux.