"Pour les adultes du monde entier, la pandémie de la Covid-19 a eu un impact plus profond que n'importe quel événement observé depuis un demi-siècle, y compris les conflits et les catastrophes naturelles", explique le co-premier auteur, le Dr Austin E. Schumacher de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’Université de Washington.
Son étude, publiée dans la revue The Lancet ce 11 mars, révèle que l'espérance de vie mondiale a chuté de 1,6 an entre 2019 et 2021. Ce qui présente un renversement des tendances à la hausse observées au cours des décennies précédentes.
Covid-19 : la mortalité a grimpé en 2 ans
Dans ces travaux qui présentent les estimations mises à jour de l'étude Global Burden of Disease Study (GBD) 2021, les chercheurs estiment que la pandémie de la Covid-19 a entrainé une hausse de la mortalité mondiale chez les personnes de plus de 15 ans. Elle a grimpé de 22 % pour les hommes et de 17 % pour femmes entre 2019 et 2021.
"Pendant la pandémie de la Covid-19, la mortalité chez les personnes âgées dans le monde a augmenté d’une manière sans précédent au cours des 70 années précédentes", précise le communiqué. En revanche, celle des moins de 5 ans a baissé durant la crise, avec un demi-million de décès en moins en 2021 par rapport à 2019. Les taux de mortalité des enfants ont ainsi reculé de 7 % en deux ans.
Selon les calculs de l’équipe, le coronavirus est responsable du décès de près de 16 millions de personnes dans le monde en 2020 et 2021 et a entraîné une baisse de l’espérance de vie mondiale de 1,6 an entre 2019 et 2020.
"L’espérance de vie a diminué dans 84 % des pays et des territoires au cours de cette pandémie, démontrant les impacts potentiels dévastateurs des nouveaux agents pathogènes", ajoute le Dr Austin E. Schumacher.
Pandémie : la Covid-19 n’a pas réduit totalement les progrès réalisés
Toutefois, si le coronavirus a eu un effet dévastateur sur le monde, il n’a pas complètement effacé les progrès des dernières décennies. L’espérance de vie à la naissance a augmenté de près de 23 ans entre 1950 et 2021, passant de 49 ans à 71,7 ans.
"Notre étude suggère que, même après avoir fait le point sur les terribles pertes de vies que le monde a connues à cause de la pandémie, nous avons réalisé des progrès incroyables sur 72 ans depuis 1950, la mortalité infantile continuant de baisser à l'échelle mondiale", prévient la co-première auteure, Dr Hmwe Hmwe Kyu de l'IHME de l'Université de Washington. "Maintenant, continuer à bâtir sur nos succès, tout en nous préparant à la prochaine pandémie et en abordant les vastes disparités en matière de santé entre les pays, devrait être notre plus grande priorité".