- Que le parent ait réconforté son enfant avant ou après la procédure douloureuse, aucune différence dans la réaction à la douleur, le comportement ou le rythme cardiaque des bébés n’a été observée.
- La majorité des parents présentaient des émotions positives lorsqu'ils participaient aux soins de leur nourrisson. Ils se sentaient utiles et rassurés.
- Après les soins, les pères et les mères étaient également moins stressés.
Les interventions tactiles, telles que le massage et le contact peau à peau, soulagent la douleur néonatale. Pourtant, les parents éprouvent toute une série de sentiments positifs et négatifs lorsqu'ils touchent ou réconfortent leur nourrisson. Dans deux études, publiées dans les revues The Lancet Child & Adolescent Health et Pain, des scientifiques britanniques ont voulu évaluer si le fait pour le père et la mère de caresser leur bébé avant une intervention clinique, "à une vitesse d'environ 3 cm/s pour activer de manière optimale les fibres nerveuses C-tactiles", permettait de soulager efficacement la douleur du bébé.
Les parents se sentaient "utiles" et moins stressés après avoir participé aux soins de leur bébé
Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont recruté 112 bébés sans anomalie neurologique, nés à 35 semaines d'âge gestationnel ou plus. Ces très jeunes patients devaient subir une piqûre au niveau du talon au cours de la première semaine de vie. Avant l’intervention, ils ont été répartis au hasard en deux groupes. Les enfants prématurés ont été réconfortés et caressés par leurs parents avant ou après la piqûre. "L’amplitude de l'activité cérébrale provoquée par le bruit en réponse à la piqûre au talon a été mesurée à l’aide d’une électroencéphalographie (EEG)."
Selon les résultats, les caresses parentales effectuées à une vitesse optimale pour activer les fibres C-tactiles pendant une durée de 10 secondes avant ou après la procédure douloureuse n'ont pas modifié l’activité cérébrale liée à la douleur, au comportement ou au rythme cardiaque des bébés. En revanche, les parents ont déclaré que le fait de toucher et réconforter leurs enfants pendant l’intervention était associé à des émotions positives, telles que le sentiment d'être "utile" (64 %) et le fait de se sentir "rassuré" (53 %). En outre, cela a réduit l’anxiété parentale. "Un autre aspect positif de l'étude est le degré élevé d'implication des pères (35 %) et des mères (65 %) dans l'application du toucher parental à leurs enfants. Cela contraste avec de nombreuses études dans lesquelles seules les opinions et l'implication des mères ont été recherchées", a déclaré le Dr Maria Cobo, qui a dirigé les recherches.
"Les parents ont un rôle vital à jouer dans le réconfort et les soins de leurs enfants"
"Nous savons que les bébés ont de meilleures chances de survie et de qualité de vie lorsque leurs parents ont la possibilité d'être des acteurs dans leurs soins mais, malheureusement, nous entendons trop souvent que les parents ne sont pas informés des procédures de leur bébé ou du rôle qu'ils peuvent jouer pour le réconforter. Ces résultats vont permettre de fournir de nouvelles informations pour les professionnels de la santé et les parents, qui ont un rôle vital à jouer dans le réconfort et les soins de leurs enfants", a déclaré Caroline Lee-Davey, directrice générale de Bliss, une association pour les bébés nés prématurément ou malades qui a financé l’étude.