- La procrastination consiste à remettre à plus tard une tâche que l’on doit faire.
- Selon une nouvelle étude, cela dépendrait de la tendance qu'ont les personnes à voir le côté négatif des choses avant le positif.
- Cependant, voir le côté négatif des choses peut nous aider être plus réaliste face à une situation ou mieux s’auto-évaluer.
Cela nous est tous déjà arrivé : remettre à plus tard une tâche que l’on doit faire. Ce comportement, appelé procrastination, serait-il lié à quelque chose de plus profond ? C’est la question à laquelle répond une nouvelle étude, publiée dans la revue Personality and Individual Differences.
Les personnes qui procrastinent voient le côté négatif des choses
Dans ces travaux, les scientifiques de l'Ohio State University ont utilisé le concept cognitif de "biais de pondération de valence". Il s’agit de la capacité de chacun à équilibrer le positif et le négatif face à une situation ou une décision, notamment désagréables. Pour eux, la tendance qu'ont les personnes à voir le côté négatif des choses avant le positif pourrait expliquer la procrastination.
Dans une première expérience, 232 participants ont indiqué s’ils avaient tendance à remplir leurs déclarations de revenus tôt ou tard dans la durée limite. Forts de ces données, les scientifiques ont ensuite utilisé un outil de recherche pour évaluer si, en général, les volontaires abordaient les choses nouvelles plutôt positivement ou négativement. Ainsi, ils ont observé que les personnes qui procrastinaient le plus avaient tendance à davantage voir le côté négatif des choses. Lors de la seconde expérience, les scientifiques ont analysé le comportement de 147 étudiants. Ils ont constaté que ceux qui avaient des préjugés négatifs, une faible motivation ou maîtrise de soi étaient plus susceptibles de procrastiner.
Équilibrer la vision des choses pour ne plus procrastiner
Enfin, la troisième expérience regroupait des participants qui se disaient procrastinateurs et qui avaient tendance à voir le côté négatif des choses. Ceux-ci ont été amenés à équilibrer le "biais de pondération de valence", c’est-à-dire à peser les signaux positifs et négatifs de manière plus équilibrée. Résultat : les adultes équilibrant mieux le "biais de pondération de valence" ont eu un comportement significativement différent au niveau de la procrastination. Mais le fait de voir le côté négatif est-il toujours néfaste ? Pas forcément répondent les auteurs. Ils estiment que cela peut aider à être plus réaliste face à certaines situations ou à mieux s’auto-évaluer.