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QUESTION D'ACTU

Bilan de l'ANSES

Pizza, charcuterie, sauce... la plupart des aliments transformés contiennent du sucre

Si l’usage d’ingrédients sucrants a enregistré un léger recul au cours des 10 dernières années, la grande majorité des aliments transformés contiennent toujours du sucre ou un édulcorant, révèle l’ANSES.

Pizza, charcuterie, sauce... la plupart des aliments transformés contiennent du sucre OcusFocus/istock




L'ESSENTIEL
  • L'ANSES a passé en revue les listes des ingrédients de plus de 54.000 produits présents sur le marché entre 2008 et 2020.
  • La majorité des aliments transformés étudiés contient au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré. Les produits salés sont aussi concernés.
  • L'Anses recommande de ne pas dépasser 100 g de sucres par jour pour les adultes et les adolescents. Mais, environ 20 % des adultes et 25 % des 13-17 ans en consomment plus.

Le sucre est partout. Cette affirmation n’est pas loin d’être vraie à la vue des conclusions du bilan de l’utilisation des sucres et édulcorants dans les aliments transformés réalisé par l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (ANSES). Plus de 7 produits sur 10 contiennent au moins un ingrédient sucrant. 

Sucre, édulcorant : même les produits transformés salés en contiennent

Produits laitiers, biscuits, boissons sans alcool, plats préparés, sauces, charcuteries, confitures, barres céréalières, jus et nectars… l’ANSES a passé en revue la composition des ingrédients de plus de 54.000 aliments présents sur le marché entre 2008 et 2020. Elle a relevé tous ceux contenant des ingrédients sucrants ou vecteurs de goût sucré comme la saccharose, le sirop de glucose-fructose, l’aspartame, le dextrose ou le sirop de mélasse. Résultat du bilan publié ce 19 mars 2024 : 77 % des produits analysés contiennent au moins l'un d’entre eux.

Et le sucre et les édulcorants ne sont pas uniquement présents dans les desserts, les sodas, les bonbons et autres douceurs. Les aliments salés comme la charcuterie, les sauces ou encore les pizzas en abritent aussi. Le saccharose, équivalent du « sucre de table », est présent dans plus de la moitié des produits étudiés (58 %).

L’ANSES indique avoir remarqué un repli significatif du pourcentage de produits contenant des édulcorants et d'ingrédients sucrants au cours des dix dernières années. "Les plus fortes diminutions concernent le plus souvent les produits salés. De plus, l’utilisation des édulcorants intenses diminue fortement, en particulier celle de l’aspartame qui en dix ans environ est passée de 1,8 % à 0,4 % des produits", note le communiqué.

Toutefois, les scientifiques précisent que cette baisse est "en partie liée à des reformulations de produits par les industriels". En effet, "des compositions ont été revues pour privilégier des ingrédients très courants, comme le sucre blanc ou « saccharose », ou qui sont perçus comme plus « naturels », tels que les jus de fruits. Les sirops de sucre ou les édulcorants de synthèse sont nettement moins utilisés".

"Cette étude ne s’est pas penchée sur les quantités utilisées, car elles sont rarement indiquées sur les emballages. Les résultats ne témoignent donc pas forcément d’une diminution de la teneur en sucres totaux dans les produits. En effet, il est important de rappeler qu’un produit utilisant moins d’ingrédients sucrants ou vecteurs de goût sucré qu’avant n’a pas forcément une moindre teneur en sucres. La suppression d’un ingrédient sucrant peut aller de pair avec la révision de la proportion des autres ingrédients", ajoute Julie Gauvreau-Béziat, cheffe de l’unité observatoire des aliments.

Boissons sucrées : une amélioration boostée par des mesures

En se penchant plus précisément sur la composition des boissons rafraîchissantes sans alcool comme les sodas, les eaux aromatisées ou encore les jus, l’ANSES a remarqué que l’offre présente des teneurs en sucres en baisse entre 2013 et 2019. 

Les différentes mesures prises ces dernières années visant à réduire les taux de sucres des boissons peuvent expliquer ce recul. "Un accord collectif a, en effet, été instauré entre les principaux industriels du secteur et les pouvoirs publics pour diminuer de 5 % le taux moyen de sucres. Par ailleurs, depuis 2012, les boissons contenant des sucres ajoutés et/ou des édulcorants font l’objet d’une taxe qui est devenue proportionnelle à la teneur en sucres ajoutés en 2018."

Alors que 20 % des adultes et 75 % des 4 à 7 ans dépassent les recommandations nutritionnelles (pas plus de 100 g de sucres par jour et pas plus de 60g/j respectivement), l’ANSES assure qu’il existe "une marge de réduction des teneurs en ingrédients sucrants pour un grand nombre de produits". L’organisme appelle les fabricants et les institutions à poursuivre les efforts.

Une consommation élevée de sucres favorise la prise de kilos sur le long terme et augmente les risques de surpoids, d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires ou certains cancers.

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