- Une alimentation plus saine est associée à un risque réduit de démence et à un vieillissement plus lent, selon la nouvelle étude.
- Les personnes qui suivaient le régime MIND qui combine les alimentations méditerranéenne et DASH, avaient un rythme de vieillissement plus lent et avaient moins de risque de démence.
- Des études observationnelles supplémentaires sont nécessaires pour confirmer et affiner les résultats.
Si stopper le temps est irréaliste, il est au moins possible de ralentir ses effets en adoptant certains bons gestes. Avoir une alimentation plus saine est l’un d’eux selon une nouvelle étude de la Mailman School of Public Health de l'Université Columbia et du Robert Butler Columbia Aging Center.
Les résultats, publiés dans la revue Annals of Neurology, montrent qu’un régime équilibré basé sur les légumes, les fruits, les noix ou encore le poisson, est associé à un risque réduit de démence et à un vieillissement plus lent.
Bien vieillir : le régime MIND aide à lutter contre la démence
Pour déterminer plus précisément le lien entre l'alimentation et le vieillissement, l’équipe a repris les dossiers de 1.644 volontaires de plus de 60 ans ayant participé à la cohorte Framingham Offspring et ayant été suivis pendant au moins 14 ans. À chaque visite, la collecte de données comprenait un examen physique, des questionnaires liés au mode de vie et au régime alimentaire, des prélèvements sanguins et, à partir de 1991, des tests neurocognitifs. Le rythme du vieillissement (soit la vitesse à laquelle le corps d'une personne se détériore à mesure qu'elle prend de l’âge) était mesuré via un biomarqueur appelé DunedinPACE.
Les scientifiques précisent que 140 participants ont développé une démence et 471 sont décédés au cours de l’étude.
La recherche a déterminé que les individus suivant le régime MIND – qui combine les principes des cuisines méditerranéenne et DASH, toutes deux réputées pour être saines – avaient un rythme du vieillissement moins rapide que les autres et avaient des risques moindres de démence et de mortalité. "Dans l’analyse de médiation, un DunedinPACE plus faible représentait 27 % de l’association régime-démence et 57 % de l’association régime-mortalité", précisent les auteurs dans leur article.
Vieillissement et alimentation : des recherches supplémentaires nécessaires
"Nos résultats suggèrent qu'un rythme de vieillissement plus lent joue un rôle dans la relation entre une alimentation saine et un risque réduit de démence, et par conséquent, la surveillance du rythme de vieillissement peut éclairer la prévention de la démence", explique la première auteure, Dr Aline Thomas du département de neurologie de Columbia dans un communiqué. "Cependant, une partie de l'association régime alimentaire-démence reste inexpliquée, c'est pourquoi nous pensons que la poursuite des recherches sur les mécanismes spécifiques au cerveau dans le cadre d'études de médiation bien conçues est justifiée."
L’équipe souhaite poursuivre ses travaux pour examiner les liens entre les différents nutriments et le vieillissement cérébral. "Si nos observations sont également confirmées dans des populations plus diverses, la surveillance du vieillissement biologique pourrait, en effet, éclairer la prévention de la démence", ajoute le Pr Daniel Belsky de la Columbia School of Public Health et du Columbia Aging Center qui a aussi participé aux travaux.