Et si génériquer le paracétamol ou l'aspirine était la solution qui permettrait au système de santé français de faire des millions d'euros d'économies ? C'est en tout ce que pense la Mutualité française qui plaidait fin octobre en ce sens. La Mutualité a, semble-t-il été entendue puisque l'Agence de sécurité du médicament (ANSM) qui a précisé jeudi qu'une « procédure » avait été lancée pour génériquer le paracétamol. En effet, cette molécule est toujours exclue du champ du répertoire des génériques en France. De ce fait, il ne bénéficie pas du système de la substitution du princeps par le générique proposé habituellement par le pharmacien.
Une substitution systématique
Annoncée a priori pour 2014, l'inscription du paracétamol dans cette liste signifie que les officines devront systématiquement délivrer un médicament générique lors de la présentation d'une ordonnance mentionnant du paracétamol, sauf si le médecin inscrit la mention « non substituable ».
Dans le cadre du dispositif « tiers payant contre générique », les patients refusant de se faire délivrer des génériques en pharmacie seront contraints d'avancer la part remboursée par l'Assurance maladie.
L'ANSM a précisé que seules les « formes sèches de 500 et 1 000 mg » étaient concernées, ce qui exclut les médicaments sous forme de sirop ou de suppositoires notamment, pour bébés et pour enfants.
Le paracétamol, n°1 des ventes
Pour le moment, le paracétamol reste la molécule la plus vendue en France, soit environ 500 millions de boîtes en 2012. Et le Doliprane, médicament à base de paracétamol, arrive en cinquième position sur la liste des médicaments de ville les plus remboursés par l'Assurance maladie, soit 276,1 millions d'euros en 2012.
Cette molécule est aussi la plus remboursée par les mutuelles. L'an dernier, elles ont consacré 117 millions d’euros aux remboursements de cet antalgique (+ 17,5 % par rapport à 2011).
On comprend dès lors pourquoi la Mutualité française multiplie ces derniers temps les campagnes visant à génériquer le paracétamol. D'après elle, 961 millions d’euros d’économies auraient pu être réalisées en 2012 si l’acceptation des médicaments génériques avait été totale, sans compter les gisements d’économies qui pourraient être réalisées avec l’élargissement du répertoire, de l’ordre de 400 millions d’euros.