Un nouvel espoir pour soigner le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), une maladie traitable mais incurable qui touche environ 6.000 nouvelles personnes chaque année en France.
Une équipe de scientifiques vient de présenter les résultats prometteurs d’une nouvelle thérapie anti-VIH basée sur la technique d’édition de l’ADN baptisée CRISPR-Cas9, des "ciseaux moléculaires" qui permettent de couper, remplacer, inactiver, corriger le gène que l’on cherche à atteindre. En l’occurrence, de s’attaquer directement au virus logé dans les cellules.
VIH : des cellules infectées en laboratoire "guéries" grâce aux ciseaux génétiques
Le défi majeur du traitement du VIH est la capacité du virus à intégrer son génome dans l’ADN de l’hôte, ce qui le rend donc extrêmement difficile à éliminer. Or, en utilisant la technologie révolutionnaire CRISPR-Cas9, les chercheurs de l’Université d’Amsterdam, aux Pays-Bas, affirment avoir réussi à cibler l’ADN du VIH et à supprimer toute trace du virus des cellules (les lymphocytes T) infectées en laboratoire, qui ont ainsi été "guéries". Ils précisent avoir visé spécifiquement "des parties du génome du VIH qui restent les mêmes pour toutes les souches connues du virus", afin de pouvoir lutter, à terme, "contre de multiples variantes du VIH".
Il ne s’agit là que d’une première étape, admettent les scientifiques. Car si les essais se sont avérés positifs à l’échelle d’une cellule, leur efficacité doit encore être testée et démontrée sur un individu. "Notre travail ne représente qu’une preuve de concept [...] Il est prématuré de déclarer qu'il existe à l'horizon un remède fonctionnel contre le VIH, expliquent-ils dans un communiqué. La prochaine étape consistera à optimiser la voie d'administration pour cibler la majorité des cellules du réservoir du VIH. Ce n'est qu’à ce moment-là que nous pourrons envisager des essais cliniques de 'guérison' chez l'homme."
Une avancée significative vers un remède contre le VIH
Cette étude, qui doit être présentée fin avril à Barcelone lors du Congrès européen de microbiologie clinique et de maladies infectieuses (ECCMID), constitue néanmoins "une avancée cruciale" pour trouver un véritable remède contre le sida. S’il existe aujourd’hui un traitement – les médicaments antirétroviraux – qui ralentit le développement du VIH et augmente drastiquement l’espérance de vie des personnes séropositives, les cas de patients totalement guéris restent rarissimes.