Nous ne sommes pas tous égaux face au cancer. Certaines personnes défient même la science : les « survivants exceptionnels », celles et ceux qui survivent à des cancers agressifs et considérés incurables. Ils seraient quelques dizaines de milliers dans le monde. Ces cas intéressent une start-up basée à Paris, Cure51. Mercredi 20 mars, elle a annoncé avoir levé 15 millions d’euros pour mener des recherches sur les "miraculés du cancer".
Cancers incurables : une future base de données mondiale
"Pour des raisons inconnues, lorsque ces personnes sont confrontées à une maladie, elles prennent une trajectoire complètement différente des autres", précise Nicolas Wolikow, à l’AFP, relayée par RFI. Le directeur général de la start-up est également fondateur de l’entreprise de téléconsultation Qare. Avec Cure51, le projet est de mettre au point la première base de données cliniques et moléculaires mondiale de survivants exceptionnels du cancer. Ces derniers sont ceux ayant survécu au minimum trois ans après avoir été diagnostiqué d’un cancer parmi les plus mortels, soit le glioblastome, le cancer du pancréas métastatique ou le cancer du poumon à petites cellules. "Il s'agit de cancers très agressifs pour lesquels aucun nouveau traitement n'a été mis au point au cours des 15 dernières années", souligne le directeur général.
D’après Le Monde, la base de données sera alimentée grâce à des partenariats avec plus de 50 hôpitaux situés dans 36 pays. Au total, les données médicales de plus de 1.000 personnes ayant survécu à un cancer agressif seront rassemblées : des imageries médicales, des résultats de prise de sang, des biopsies, des réponses à des questionnaires sur leur hygiène de vie, etc.
Comment expliquer la survie de ces "miraculés du cancer" ?
Une fois les données rassemblées, elles pourront être analysées notamment au niveau de l’ADN et comparées à celles d’autres patients n’ayant pas survécu au cancer. Pour ce faire, la start-up s’appuiera sur des algorithmes et sur l’intelligence artificielle. "L’analyse de ces profilages moléculaires, ce qu’on appelle les données multiomiques, permettra de découvrir les signatures, c’est-à-dire les expressions, des gènes qui diffèrent entre ces patients, et qui expliquent que certains aient survécu", indique Nicolas Wolokow au Monde. À long terme, l’objectif des fondateurs de la start-up est encore plus grand : mettre au point des traitements capables de reproduire les caractéristiques moléculaires des survivants pour réussir ainsi à soigner ces cancers agressifs. Pour y parvenir, Cure51 souhaite publier ses premiers résultats d’analyse d’ici deux à trois ans.
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