Cela pourrait révolutionner le traitement du cancer. Mercredi 20 mars, BioNTech, un laboratoire allemand, a annoncé son objectif pour 2026 : commercialiser un premier traitement contre le cancer basé sur l’ARN messager. Cette technologie a fait connaître l’entreprise au moment de la pandémie de Covid-19, car elle a créé l’un des vaccins reposant sur l’ARN messager.
ARN messager pour traiter le cancer : une dizaine d’essais en cours
"La vision de BioNTech pour l'oncologie est d'apporter de nouvelles thérapies aux patients et d'aborder la continuité du traitement du cancer, du début à la fin, précise l’entreprise dans un communiqué. S'attaquer aux causes profondes de l'échec du traitement du cancer, telles que l'hétérogénéité du cancer et la variabilité interindividuelle, est au cœur de sa stratégie." En ce moment, dix essais de phase II et III sont en cours pour poursuivre le développement de ces traitements. En parallèle de l’objectif d’une première commercialisation en 2026, l’entreprise souhaite obtenir dix autorisations de traitement d'ici 2030. Elle travaille sur différents types de thérapies, de vaccins et d’immunothérapies pour plusieurs cancers : celui de la prostate, de la tête et du cou, des ovaires, du poumon ou encore pour le cancer colorectal et le mélanome.
Traitement du cancer : qu’est-ce l’ARN messager ?
Le point commun de ces différents traitements et vaccins sera l’utilisation de l’ARN messager. "Les ARN messagers (ou ARNm) sont comme ces copies, des molécules chargées de transmettre l’information codée dans notre précieux génome, pour permettre la synthèse des protéines nécessaires au fonctionnement de nos cellules", explique l’Inserm. Dans le cadre d’un vaccin ou d’un traitement, l’idée est d’administrer un ARN messager spécifique pour entraîner le système immunitaire à lutter contre le pathogène ou, dans ce cas précis, les cellules cancéreuses.
Plusieurs entreprises utilisent l’ARN messager pour lutter contre le cancer
BioNtech n’est pas le seul laboratoire à utiliser cette technologie pour élaborer des traitements innovants contre le cancer. Début 2023, Moderna, l’un des concurrents de l’entreprise allemande, a lancé la phase III d’un essai clinique consacré à un vaccin à ARN messager utilisé contre le mélanome, un cancer de la peau. En décembre dernier, Stéphane Bancel, dirigeant du groupe, a déclaré qu’il pourrait être approuvé dès 2025 en vue de sa commercialisation, dans une interview à l’AFP. L’Agence américaine des médicaments a classé le traitement parmi les "thérapies innovantes", ce qui favorise l’accélération de son développement.
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