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Pédiatrie

RGO du nourrisson : de nouvelles recommandations pour réduire le recours aux IPP

Par Joséphine Argence

Face à une augmentation des prescriptions de médicaments pour traiter le reflux gastro-œsophagien (RGO), la Haute Autorité de Santé (HAS) a présenté ses nouvelles préconisations pour optimiser la prise en charge de ces régurgitations chez les nourrissons. 

comzeal/IStock
La Haute Autorité de Santé (HAS) a alerté sur une consommation importante, souvent inappropriée, d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) en cas de reflux gastro-œsophagien (RGO) chez les enfants de moins d’un an.
Les inhibiteurs de la pompe à protons sont des médicaments prescrits pour réduire la sécrétion d’acide gastrique.
Pour améliorer la prise en charge du RGO et réduire la surmédicalisation, la HAS a dévoilé de nouvelles recommandations destinées aux professionnels de santé.

Fréquent chez les enfants de moins d’un an, le reflux gastro-œsophagien (RGO) se traduit par une remontée passive d’une partie du contenu gastrique dans l’œsophage. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un RGO physiologique, qui se manifeste par des régurgitations simples disparaissant naturellement avec la diversification alimentaire et l’acquisition de la marche.

Une utilisation souvent inappropriée des IPP chez les enfants de moins d’un an

Plus rarement, les bébés peuvent être atteints par un RGO pathologique pouvant entraîner des complications. Dans ce contexte, un traitement médicamenteux peut être mis en place. Néanmoins, la Haute Autorité de Santé (HAS) a observé "une consommation importante, souvent inappropriée, d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), des médicaments utilisés pour réduire la sécrétion d’acide gastrique" lorsqu’un enfant présente des régurgitations. Un mauvais usage de ces médicaments peut entraîner des effets indésirables (nausées, diarrhée, constipation…) et augmenter le risque d’infections gastro-intestinales ou respiratoires graves chez les tout-petits. L’autorité sanitaire a donc dévoilé de nouvelles recommandations destinées aux professionnels de santé, afin d’améliorer la prise en charge du RGO de l’enfant de moins d’un an et de limiter la surmédicalisation.

Comment distinguer le RGO physiologique et le RGO pathologique ?

Le recours trop fréquent aux IPP serait lié au fait qu’il est parfois difficile de différencier les deux types de reflux, selon la HAS. Pour identifier un RGO physiologique, la courbe du poids du nourrisson doit être normale et les symptômes pouvant indiquer une autre pathologie (vomissements en jet ou bilieux…) ont été écartés. Dans cette situation, les régurgitations ne présentent pas de signes de gravité. L’enfant n’a donc pas besoin d’être testé ou de recevoir un traitement médicamenteux. Des mesures hygiéno-diététiques suffisent pour le soulager.

"Les pleurs, l’irritabilité ou les troubles du sommeil sont courants chez le nourrisson et ne permettent pas à eux seuls d'identifier un RGO pathologique", a rappelé la HAS dans un communiqué publié le 19 mars. Plusieurs signes peuvent toutefois alerter sur un RGO pathologique comme la présence de traces de sang dans les régurgitations, les refus répétés du biberon, une cassure de la courbe de poids ou un échec des mesures déjà mises en place. "En leur présence, la HAS précise la conduite à tenir en fonction de chaque situation. La HAS recommande donc de recourir à ces médicaments uniquement lorsque cela est justifié et à la suite d’examens complémentaires (pH-métrie ou endoscopie œsogastroduodénale) pour confirmer le diagnostic de RGO pathologique", peut-on lire dans le document.