"L'apnée du sommeil ou syndrome d'apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est un trouble du sommeil dans lequel les muscles du fond de la gorge se détendent et les voies respiratoires supérieures se rétrécissent ou s'effondrent, limitant l'apport d'oxygène et provoquant des réveils répétés tout au long de la nuit", explique le professeur Danny Eckert de College of Medicine and Public Health (Australie) dans un communiqué.
Alors que les options thérapeutiques restent limitées, le scientifique et son équipe ont testé un nouveau traitement : un nouveau spray nasal inhibiteur des canaux potassiques à utiliser au coucher. Les premiers résultats prometteurs ont été présentés dans la revue The Journal of Heart and Circulatory Physiology.
Spray nasal contre l’apnée du sommeil : une baisse des épisodes observée
"Les bloqueurs des canaux potassiques sont une classe de médicaments qui bloquent les canaux potassiques dans le système nerveux central. Lorsqu'ils sont utilisés dans un spray nasal, les bloqueurs ont le potentiel d'augmenter l'activité des muscles qui maintiennent les voies respiratoires supérieures ouvertes et de réduire le risque que la gorge s'effondre pendant le sommeil", précise Dr Amal Osman, auteur principal de l’étude.
Pour vérifier ses effets sur les patients atteints d’apnée du sommeil, les chercheurs ont réuni 30 malades. Ils ont été divisés en trois groupes : l’un recevait le nouveau traitement, le second avait un spray nasal placebo et le troisième le nouveau spray nasal ainsi qu’un appareil obligeant à respirer par le nez.
Résultat : 7 personnes sur dix ont répondu au spray nasal inhibiteur des canaux potassiques. Ils affichaient une réduction de la fréquence des épisodes d’apnée pendant le sommeil et une baisse de la tension artérielle le lendemain matin. L'utilisation d’une machine pour respirer la nuit en plus du spray nasal n'a pas amélioré la qualité du sommeil dans cet essai.
Traitement de l’apnée du sommeil : des recherches supplémentaires nécessaires
"Ce que nous avons découvert, c’est que l’application par pulvérisation nasale de l’inhibiteur des canaux potassiques que nous avons testés est sûre et bien tolérée. Ceux qui ont constaté une amélioration physiologique de leur fonction respiratoire pendant le sommeil ont également constaté une réduction de 25 à 45 % des marqueurs de la gravité de leur SAHOS, notamment une amélioration des niveaux d'oxygène ainsi qu'une réduction de leur tension artérielle le lendemain", explique le Dr Osman.
Pour les chercheurs, leurs résultats ouvrent la voie à une nouvelle piste thérapeutique pour les personnes souffrant d’apnée du sommeil, particulièrement celles qui tolèrent mal les appareils de pression positive continue et/ou qui ne peuvent bénéficier d’une chirurgie des voies respiratoires supérieures. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires avant une exploitation possible du traitement.