- Une petite fille de 4 ans est décédée d’une méningite, quelques jours après avoir développé les premiers symptômes.
- La méningite peut être d’origine virale ou bactérienne.
- Depuis l’épidémie de Covid-19, l’Institut Pasteur observe une recrudescence des cas.
Son état s’est dégradé très vite. Lundi 18 mars, Lola, une petite fille de 4 ans, est décédée d’un méningite au CHU de Bordeaux. Les premiers signes de l’infection sont apparus, vendredi 15 mars. "D’abord orientée vers un médecin en fin de journée, puis admise à l’hôpital de Mont-de-Marsan, la fillette a ensuite été transférée vers Bordeaux, au vu de l’aggravation de son état de santé", relate Sud-Ouest. Selon les informations du quotidien, l'enfant est décédée d’une méningite à Haemophilus non B. et de sérotype F : la maladie serait d’origine bactérienne et non virale.
Qu’est-ce que la méningite ?
"Les méningites proviennent d’une infection du liquide céphalorachidien (liquide circulant entre les méninges), généralement due à un virus, souligne l’Assurance Maladie. Dans certains cas, une bactérie, un champignon ou un parasite peuvent aussi être en cause." Ce type de méningite représenterait entre 20 et 25 % des méningites contractées hors hospitalisation ou acte médical en France. Elle peut être provoquée par un pneumocoque, un méningocoque, la listéria, la bactérie E. Coli ou par Hæmophilus influenzæ.
La maladie se manifeste d’abord par une infection locale, respiratoire ou de la sphère ORL. "Les bactéries présentes dans le rhinopharynx peuvent passer dans le sang, et éventuellement infecter le liquide céphalo-rachidien", alerte l’organisme. Cela va entraîner une inflammation des méninges, les enveloppes protectrices du cerveau et de la moelle épinière, soit la méningite. "Le syndrome méningé est alors souvent associé à un syndrome infectieux grave (dysfonctionnement des organes et de la circulation du sang)", complète l’Assurance Maladie. La méningite bactérienne est une urgence médiale, rappelle-t-elle. Elle nécessite la mise en place d’un traitement rapidement.
Méningite : une hausse des cas en France depuis la Covid-19
Ces dernières années, le nombre de cas de méningite a augmenté en France. "Grâce à la base de données du Centre national de référence des méningocoques, une équipe de scientifiques de l’Institut Pasteur a pu retracer l’évolution des cas de méningite à méningocoques en France entre 2015 et 2022 et mettre en évidence un rebond sans précédent de la maladie après l’arrêt des mesures sanitaires mises en place pendant l’épidémie de la Covid-19", annonçait l’Institut Pasteur en novembre dernier. Les confinements et les gestes barrières avaient permis une baisse des contaminations dans les moments les plus critiques de l’épidémie de la Covid-19. "Ce fut le cas pour la méningite à méningocoques qui a vu son nombre de contaminations chuter de plus de 75 % en 2020 et 2021", indique l’organisme. Mais à l’arrêt de ces différentes mesures, les contaminations ont bondi : à l’automne 2023, les chiffres étaient supérieurs à ceux enregistrés avant l’épidémie.
Face à ce constat, les chercheurs de l’Institut Pasteur recommandent un élargissement de la stratégie vaccinale. Aujourd’hui, seule la vaccination contre le méningocoque de groupe C est obligatoire, celle contre le méningocoque B est recommandée chez les nourrissons. "Si le vaccin tétravalent ciblant les méningocoques de groupes A, C, Y et W était recommandé auprès des adolescents, cela permettrait de les protéger directement, mais aussi de protéger indirectement les autres catégories de la population", estime Ala-Eddine Deghmane, responsable adjoint du Centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur. Environ un adolescent sur trois serait porteur de la maladie sans en manifester les symptômes.