L'utilisation maternelle de certains traitements antiépileptiques pendant la grossesse a été associée à un risque accru de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants à naître. Parmi les troubles, on retrouve "la perturbation du développement cérébral, pouvant entraîner un quotient intellectuel inférieur à celui observé dans la population générale, un retard dans les apprentissages, des troubles à type d’autisme", selon l’ANSM. Dans une récente étude, des chercheurs d'Harvard T.H. Chan School of Public Health de Boston ont confirmé que le risque de développer un trouble du spectre autistique était accru pour les enfants exposés à des médicaments contre l’épilepsie lorsqu’ils étaient dans le ventre de leur mère.
Étudier l’exposition des bébés aux antiépileptiques au 2ème trimestre de grossesse
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont identifié une cohorte menée auprès de femmes enceintes et de leurs enfants dans deux bases de données américaines. Les informations ont été recueillies de 2000 à 2020. L'exposition à des traitements antiépileptiques spécifiques a été définie sur la base des ordonnances remplies depuis la 19ème semaine de grossesse jusqu'à l'accouchement. Les enfants ayant été exposés au topiramate au cours de la seconde moitié de la grossesse ont été comparés à ceux n'ayant été exposés à aucun médicament antiépileptique pendant la grossesse en ce qui concerne le risque de trouble du spectre autistique.
TSA : plus de risques quand la mère a pris du valproate
Selon les résultats, publiés dans la revue New England Journal of Medicine, à l'âge de huit ans, l'incidence cumulée estimée des troubles du spectre autistique était de 1,9 % pour les 4.199.796 enfants qui n'avaient pas été exposés à des médicaments antiépileptiques. En revanche, pour les enfants dont les mères souffraient d’épilepsie, l'incidence était de 4,2 % sans exposition à des médicaments antiépileptiques (8.815 enfants), de 6,2 % avec exposition au topiramate (1.030 enfants), de 10,5 % avec exposition au valproate (800 enfants) et de 4,1 % ayant été exposés à la lamotrigine (4.205 enfants)
"Après ajustement en fonction de l'indication et d'autres facteurs de confusion, l'association était considérablement atténuée pour le topiramate et la lamotrigine, alors qu'un risque accru subsistait pour le valproate", ont signalé les auteurs dans les conclusions des travaux.