"L’intelligence artificielle permet désormais de signaler la présence de polypes et ainsi de dépister des lésions cancéreuses que le gastroentérologue n’aurait pas vues autrement."
Alors que le mois de sensibilisation au cancer colorectal se termine, l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) fait dans un communiqué de presse le point sur les dernières avancées en matière de dépistage.
Cancer colorectal : l’IA différencie les polypes inflammatoires des adénomateux
"Fait nouveau, l’intelligence artificielle permet de caractériser les polypes en différenciant les polypes inflammatoires (dont le risque de dégénérescence est nul) des polypes adénomateux (dont le risque de dégénérescence est de l’ordre de 30 %)", indique le centre de recherche.
L’équipement utilisé (le "GenuisTM Medtronic") est un système, qui, couplé à un endoscope, permet d’analyser le flux vidéo puis de reconnaître en temps réel le type de polype, à partir de sa forme, de sa couleur et de sa vascularisation.
Ce dispositif projette en temps réel une fenêtre active pendant les procédures de coloscopie pour identifier les anomalies en lien avec les polypes colorectaux. Toute anomalie est signalée par l’affichage d’une case verte, et la sensibilité du système avoisine les 100 %.
Cancer colorectal : "l'IA reste sous le contrôle de l’endoscopiste"
"Cette intelligence artificielle reste néanmoins sous le contrôle de l’endoscopiste qui décide ou non, en fonction de la lésion dépistée, de réséquer le polype", explique le Dr Marc Giovannini, responsable de l’unité d’endoscopies digestives de l’IPC.
"L’intelligence artificielle a quand même fait beaucoup évoluer le dépistage des polypes puisqu’on sait à ce jour que le taux des adénomes détectés grâce à l’intelligence artificielle augmente de 50 %. Et surtout, on sait que 1 % de polypes dépistés en plus réduit de 3 % le risque de cancers d’intervalle entre deux coloscopies", ajoute le spécialiste.
Cancer colorectal : chaque année, on recense 45.000 nouveaux cas
Problème de santé publique, le cancer colorectal est en France le 3ème cancer le plus fréquent chez l’homme et le 2ème cancer chez la femme après le cancer du sein. Chaque année, on recense 45.000 nouveaux cas au sein de notre pays.
Le dépistage de masse organisé, qui concerne les personnes asymptomatiques âgées de 50 à 74 ans, a pour but de diagnostiquer le cancer à un stade précoce voire pré-cancéreux. "Ce type de cancer se développe sur les lésions précancéreuses, les polypes, qui peuvent être dépistés et enlevés au cours d’une coloscopie", termine l’Institut Paoli-Calmette. "La coloscopie est indiquée en cas de test immunologique positif", conclut-il.