Pour mieux évaluer l’effet du sommeil sur la santé, une équipe dirigée par des chercheurs du College of Health and Human Development de Penn State a étudié les habitudes de sommeil d'environ 3.700 personnes. Ils ont identifié quatre types de profils de dormeurs qui peuvent par ailleurs aider à prédire leur état de santé à long terme.
Sommeil : il y a 4 types de dormeur
Pour cette étude, les scientifiques ont étudié les habitudes de sommeil des participants ainsi que les problèmes de santé chroniques qu’ils rencontraient à 10 ans d'intervalle. Les volontaires étaient entre autres interrogés sur la régularité et la durée de leur sommeil ou encore leur vigilance diurne. En compilant les données recueillies, l’équipe est parvenue à identifier quatre types de sommeil :
- Les bons dormeurs : ils ont des habitudes de sommeil optimales et régulières.
- Les dormeurs qui se rattrapent le week-end : ils ont un sommeil moins régulier, en particulier une durée moyenne de sommeil courte en semaine. Mais ils passent plus de temps dans les bras de Morphée le week-end et les jours fériés/congés.
- Les insomniaques : ils ont des problèmes de sommeil liés à des symptômes cliniques d'insomnie comme des durées de sommeil courtes, une fatigue diurne élevée et un temps d'endormissement long. Les individus moins instruits et ceux confrontés au chômage étaient plus susceptibles de souffrir d’insomnie.
- Les “napper” ou adeptes de la sieste : ils dorment moins la nuit, mais font des siestes en journée. Les personnes âgées et les retraités étaient plus susceptibles de présenter ce profil.
Plus de la moitié des volontaires faisaient partie des groupes insomnie ou sieste. Or, ce sont les profils qui présentent le plus de risque d’avoir des problèmes de santé, selon les données. "Les dormeurs insomniaques avaient un risque plus élevé de 72 à 188 % de maladies cardiovasculaires, de diabète, de dépression et de fragilité. Être un napper était lié à des risques accrus de diabète, de cancer et de fragilité", préviennent les chercheurs dans leur article paru dans la revue Psychosomatic Medicine. Être un dormeur du week-end ou un bon dormeur n'était pas associé à des maladies chroniques.
Les résultats ont également montré qu’il était peu probable que les gens modifient leurs habitudes de sommeil au cours des 10 années, surtout pour les insomniaques et les adeptes de la sieste.
Trouble du sommeil : il faut individualiser les conseils
La professeure Soomi Lee qui a dirigé l’étude, note : "ces résultats peuvent suggérer qu’il est très difficile de modifier nos habitudes de sommeil, car la santé du sommeil fait partie intégrante de notre mode de vie global. Cela peut également suggérer que les gens ne connaissent toujours pas l'importance de leur sommeil et les comportements liés à la santé en matière de sommeil".
"Nous devons redoubler d’efforts pour sensibiliser le public à une bonne santé du sommeil. Il existe des comportements d’hygiène du sommeil que les gens pourraient adopter pour améliorer leur sommeil, comme ne pas utiliser de téléphone portable au lit, faire de l’exercice régulièrement et éviter la caféine en fin d’après-midi", ajoute-t-elle dans le communiqué.
La spécialiste et son équipe suggèrent que les programmes de prévention des troubles du sommeil ne soient pas "universels" et devraient plutôt cibler les patients en fonction de leur profil de dormeur et "de divers facteurs, notamment le risque de maladies chroniques et la vulnérabilité socio-économique".