La France est confrontée à un "rebond" de la méningite depuis la fin des mesures barrières mises en place pendant la pandémie de Covid-19. "Si 298 cas ont été enregistrés entre janvier et septembre 2019, 421 cas ont déjà été répertoriés entre janvier et septembre 2023, soit une augmentation de 36 % des cas, alors même que le pic hivernal n’a pas encore eu lieu", précisait l’institut Pasteur dans un communiqué en novembre dernier. Face à cette hausse, le ministère de la Santé a sollicité la Haute Autorité de Santé afin qu’elle évalue et actualise la stratégie de vaccination. L’organisme a publié ses recommandations ce mercredi 27 mars.
Infection à méningocoque : qui sont les personnes les plus à risque ?
"En France, après plus de deux années de faible incidence des cas d’infections invasives à méningocoque (IIM), attribuable à la mise en place des mesures (barrières) pendant la pandémie de Covid-19, les données de surveillance des IIM issues de Santé publique France sur l’année 2022 et 2023 montrent une reprise de la circulation des méningocoques (tous sérogroupes confondus), confirme la HAS. Un pic d’incidence des IIM précoce et très élevé a été observé durant l’hiver 2022/23." Les chiffres actuels dépassent les niveaux enregistrés avant la pandémie.
Ces infections sont provoquées par des bactéries, appelées méningocoques, et touchent principalement les nourrissons, les enfants de moins de cinq ans, les adolescents et les jeunes adultes de 11 à 24 ans. "Ces infections sont mortelles dans environ un cas sur dix malgré l'antibiothérapie en raison de leur caractère fulgurant, alerte la Haute Autorité Santé. Elles peuvent également laisser des séquelles invalidantes."
Méningite : la HAS souhaite rendre obligatoire la vaccination pour plus d’enfants
La vaccination est l’une des solutions pour se protéger de l’infection. Depuis le 1er janvier 2018, celle contre le méningocoque de groupe C est obligatoire pour les nourrissons. Dans ses nouvelles recommandations, la HAS préconise d’élargir la vaccination à d’autres groupes de méningocoque. Elle suggère de rendre obligatoire la vaccination contre les sérogroupes A, C, W et Y pour tous les nourrissons de moins d’un an avec un schéma vaccinal à deux doses. "Pour les adolescents, elle recommande la vaccination selon un schéma à une dose administrée entre 11 et 14 ans et ce, qu’ils aient déjà été vaccinés ou non, ainsi qu’un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans", indique le communiqué.
Pour le sérogroupe B, elle conseille de rendre obligatoire la vaccination chez les nourrissons de moins d’un an. "Le sérogroupe B étant majoritaire parmi les cas de méningite à méningocoque chez les jeunes enfants, la HAS recommande de renforcer la stratégie en vigueur afin d’augmenter rapidement la couverture vaccinale qui était de 48,8 % en 2022", note-t-elle. En revanche, l’infection par ce groupe étant plus rare chez les adolescents et les jeunes adultes, elle ne conseille pas de les vacciner contre le sérogroupe B.
Des recommandations suivies par le gouvernement
"Le gouvernement suivra cet avis et je salue le travail de la Haute Autorité de Santé qui va nous permettre de renforcer concrètement notre stratégie de lutte contre les méningocoques", a déclaré le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux, à BFMTV. Il a annoncé que davantage de précisions sur la mise en place de ces nouvelles recommandations seront données dans les prochains jours.